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dimanche 27 août 2017

De quelques traits d'amour

Stendhal a écrit tout un traité pour cerner ce que c'est que l'amour. Une fois n'est pas coutume, je serai beaucoup plus concis. Il y a banalement ce qu'en dit Saint-ex:"ne pas se regarder l'un l'autre, mais aller ensemble dans la même direction". Je dis que c'est banal, parce que ça suppose paradoxalement qu'on s'est beaucoup regardés et qu'on "voit la vie de la même manière" (déclaration de JR à Suellen dans Dalas, véridique et à mes yeux très profond). Regarder ensemble dans la même direction ou voir la vie de la même manière suppose qu'on aime son semblable. Je ne crois pas que l'amour puisse être tellement oublieux de soi qu'il se porte vers une altérité radicale. On s'aime toujours un peu dans l'autre, même si idéalement, l'amour leplus achevé est celui qui procède d'un effet d'entraînement, non pas à la manière d'un "amour de tête", comme le même Stendhal caractérise celui de Julien Sorel pour Mathilde de la Mole, mais pour que l'on se déplace d'un point à un autre, pour que l'on change de direction, moins sous la direction de l'autre que dans sa direction. Qu'en est-il de l'amour physique? M'est avis que c'est un transport où le mâle abdique temporairement sa domination en commençant par sublimer le fait que sa partenaire prend plus de place que lui et plus de place qu'il ne faudrait si le monde était équalisé et normé. Il est tellement transporté par les grâces de son amie qu'il en accepte la pesanteur, comme ne dirait pas #SimoneWeil, qui trouverait presque sacrilège ce détour érotique. Le mâle abdique pour un moment d'intimité fascinante en cédant au caprice de sa bien-aimée qu'il regarde comme la petite fille qu'elle était, lui qui, quand il retrouve le petit garçon qu'il était (à ne pas confondre avec son enfant intérieur), n'est qu'un compétiteur, amateur de voitures et de foots. En France, cette abdication temporaire de la domination masculine pour la domination féminine qui décide sur l'oreiller et plus si Madame porte la culotte, porte le nom de galanterie. Mais que la galanterie est trompeuse! Que faisons-nous de nos femmes quand nous remettons notre chapeau en leur montrant que les couronnes dont nous les parons n'étaient que de fleurs? Nous ne protégerons jamais assez nos amoures.

mardi 15 août 2017

Ma plus grande émotion littéraire

Cette semaine, #FranceCulture consacre sa série "Avoir raison avec" à #VirginiaWoolf. L'épisode que la station est rediffuse tandis que j'écris ces lignes en l'écoutant  est consacré à sa passion de l'amitié, de l'intime, de saisir l'autre jusqu'à l'intime et de n'y pas parvenir, comme des "vaisseaux scellés" sans cesse en présence et toujours en mouvement, à son insatiable besoin d'affection, que satisfait partiellement non pas tant la présence de l'autre que la présence de ses mots et des mots qu'on lui envoie.
J'ignorais que Virginia Woolf était une grande épistolière et que la manière dont l'amitié prenait chair dans sa vie était les lettres. Mais son plus grand roman d'amitié, comme l'une des émotions littéraires les plus profondes, sinon la plus profonde de ma vie, m'a été procurée par son roman Les vagues, Waves, l'un des premiers romans chorals et un grand roman d'amitié.
Je ne sais pas ce que pensaient de ce roman les théoriciens du nouveau roman, perdus dans le "psychologisme français", regrettait Sartre, et qui voulaient que le roman s'écarte du roman balzacien pour ne pas "typifier" un personnage, restitue une sous-conversation plus volontiers qu'un dialogue, et dépeigne une atmosphère plutôt qu'il ne raconte une histoire. Tous les personnages des Vagues sont des types humains. Ils ne sont que la quête d'un seul bien spirituel. La quête ne parvient jamais à ses fins, c'est son lot. Qui cherche quelque chose ou se cherche ne se trouve pas, comme le remarquait déjà maître Eckhartt. Le seul moyen de trouver ce qu'on cherche est que notre quête soit intransitive, impersonnelle. Dieu personnifie déjà trop la quête. Or on se cherche, on cherche l'autre, on cherche à devenir quelqu'un, et on ne s'atteint pas plus qu'on n'atteint l'autre. Mais peu importe, on a roulé l'un vers l'autre, dans le flux incessant des vies qui roulent dans la ville. Des vies qui s'engouffrent et se perdent dans le carembolage d'un escalator. Mais la présence des mots de l'autre, qui traduisent la chaleur de sa quête dont nous sommes les témoins, console de tout, même Virginia Woolf qui finit par se suicider, mais  termine sa dernière lettre écrite quelques heures avant à son mari qu'elle aime: "Nous avons été parfaitement heureux. Personne n'aurait pu être meilleur que toi et faire pour moi plus que tu n'as fait. Mais je suis en train de gâcher ta vie et je ne m'en remettrai jamais." Virginia Woolf arrive à la même conclusion que le héros de Fort comme la mort de Maupassant: "Ne perdons pas notre temps à nous demander d'ultimes comptes, Annie, nous nous sommes tant aimés."
Sans y prendre garde, je viens de parler des deux plus beaux romans que j'ai lus, Fort comme la mort et Les vagues. Ce dernieir est un écrin et un trésor mille fois plus inépuisable que tout Proust et sa recherche, tellement surcoté. Les vagues sont le roman de la confusion des présences qui résolvent le problème posé par le besoin d'affection et abolissent la distance métaphysique, qui n'existe pas entre le "moi" et l'autre, qui n'existe pas entre les êtres. Les vagues sont peut-être le seul roman que j'aie envie de relire un jour. Lisez Virginia Woolf, c'est un voyage dont vous ne reviendrez pas et que vous n'oublierez jamais.

lundi 7 août 2017

Migrants, les ONG nous mènent en bateau!

J'ai gueulé comme un con dans ma cuisine quand le président de #MSF (qui s'appelle Mégot -Bon, son prénom est un homonyme de cette dysorthographie du déchet de la cigarette-, et,  avec un prénom comme celui-là, il dépend plus onomastiquement du lobby du tabac que de celui des passeurs, surtout qu'il vient d'Italie et doit être lié à ses mafias d'une manière ou d'une autre -), expliquait doctement sur #Franceinfo (dans #LesInformés) qu'"on" leur avait interdit d'intervenir en Libye. Qui était ce "on?" D'un coup d'un seul, la Commission européenne, soupçonnée de connivence avec les passeurs dont elle n'a jamais incarcéré un seul de ces criminels, a refilé le bébé aux ONG. Donc le "on", c'est la Commission européenne, ce sont ces traficants humains, c'est une des raisons qui m'a fait voter Marine sans racisme. Je l'assume et je le développe.
Notre démographie fait que nous vieillissons et que le "continent noir" réalise le rajeunissement de la planète, qui est plus certain que son "[sauvetage]" éventuel, nécessité par l'hypothétique "réchauffement climatique" (nouvelle lune et résurgence de la "royauté primitive" des hommes préhistoriques, chez des politiques qui ne voient jamais la première crise venir, mais seraient censés être visionnaires à l'horizon d'un siècle, ce que n'a jamais prétendu la moindre prophétie!), et a fortiori que la migration affolée des "réfugiés [climatiques]" (sic)....)
Il appartient à chaque pays d'organiser ce solde migratoire ou le renouvellement, donc le "#grandRemplacement" de sa population, n'en déplaise à @RenaudCamus, mon honorable correspondant et accessoirement plus grand écrivain que je ne suis petit commentateur: cet étrange ami d'#AlainFinkielkraut, récidiviste dans l'antisémitisme, outrageusement fasciné par #AdolfHitler, esquive cette fascination en paraissant penser que le renoncement à la civilisation consiste dans l'omnivorence de la substituabilité. -Pourquoi ce tabou référentielvient-il occuper le champ de la pensée de l'écrivain-?
Or, ce qui est objectivement insupportable, c'est l'#AnarchieMigratoire, et qu'une administration gouvernementale fasse croire que des migrants, -y compris des ressortissants de l'Afrique de l'Ouest, sans téléphone arabe-,aient, d'eux-mêmes, l'idée que la plus sûre manière de fuir la pauvreté ou la guerre, soit d'aller dans un pays dont ils ne connaissent rien, ni les coutumes, ni la langue, soit d'apprendre une langue dont l'orthographe et la grammaire sont une barbarie pour les meilleurs élèves, et de faire valoir une qualification dont dépend nécessairement la validation des acquis par  l'Université et DONC l'usage de ladite langue barbare des "civilisés", alors qu'on nous explique, pour nous faire accueillir -ou "assimiler"- ces migrants, qu'ils sont les plus qualifiés de leur pays. L'"immigration choisie", cette ordure idéologique inventée par #Sarkozy, devrait pousser la patrie de cette élite de fuyards, à avoir honte de déserter,  mais ce pillage par les pays riches des meilleurs esprits des pays en voie de développement est invisible aux tiers-mondistes. Car les mêmes, à la tête de l'école dans leurs Etats, ont délaissé l'orientation et sont en désherrance des ressources humaines dont ils auraient un criant besoin, l'Education nationale ne voulant plus former ni médecins, ni manœuvres.
J'ai dîné la semaine dernière, avec une amie, dans un restaurant tenu par un autre de mes amis, chrétiens d'Irak, qui m'invitait à y venir depuis des année. (Il nous a tout offert. Si j'avais su, j'aurais moins bu, et me serais moins dissolu....). Victor a passé huit ans dans les geôles iraniennes (entre 1980 et 1988), pendant la guerre Iran-Irak, en tant que soldat irakien. Puis la guerre du golfe, surnommée par les maquignons Etats-uniens "#TempêteDuDésert"", manifestation la plus éclatante d'un néo-colonialisme ayant changé de paradigme comme l'a démontré #AntoineSfeir en termes très mesurés, est survenue et a fait qu'une persécution latente des chrétiens en Irak s'est précisée dans l'abjuration parjure de Daech, d'avoir à se soumettre ou à se démettre.
Mon ami #VictorSabriDaziza (j'espère ne pas écorcher l'orthographe de son nom, mais je suis fier de le connaître),  est parvenu à trouver refuge en France. Il a travaillé pendant dix ans à Paris tout en habitant à Mulhouse, pour faire vivre les siens. Je l'ai rencontré quand s'est commis l'attentat dans la cathédrale de Bagdad, à la Noëlle de je ne sais plus quelle année, ce devait être en 2009 ou 2010, il connaissait au moins un tiers des victimes, et il se plaignait qu'à l'époque, personne ne s'intéressait à son témoignage. Le mur du silence ne se fissura pas lorsque l'archevêque de Bagdad, en visite en France, nous avertit que ce qui survenait là-bas allait immanquablement nous arriver ici. Cela ne rencontra aucun écho dans les paroisses, pas plus que n'a aujourd'hui audience l'association de #BernardAntony, "Chrétienté solidarité", qui est à la droite qui ne se sait pas radicale ce que l'ACAT (Association chrétienne pour l'abolition de la torture) est à la gauche, qui ne sait pas qu'elle est neutre et sociale libérale. L'Église d'Occident n'a commencé à s'intéresser aux chrétiens d'Orient que du jour où le pape François s'est inquiété de leur sort, au risque de provoquer une nouvelle coalition mondiale contre le terrorisme de l'État sirien, et en ne ramenant, comme par omission, en provoquant le scandale du monde entier, que des migrants siriens persécutés de confession musulmane, en dépit de "la béatitude des persécutés à cause de Moi" prononcée par le Christ, que je n'ai jamais comprise, et qui me paraît le comble sinon le fondement de la paranoïa politique.
Mon hôte Victor a fait venir tous ceux qu'il pouvait de sa famille. Ils sont venus par avion et non par bateau. Il a saigné son porte-feuille pour aller les chercher à Roissy-Charles de Gaulle. J'ai l'habitude de dire et de penser que les miséreux qui nous arrivent par bateau nous importent la misère, et que les migrants qui naturellement voyagent par avion nous apportent de la richesse. #JeanFerré que j'aimais beaucoup et que je connaissais était plus radidcal que moi. Il disait: "Nous exportons des cerveaux" (tous ces Français les mieux qualifiés qui partent à l'ombre fiscale de Londres, avec la bénédiction d'@EmmanuelMacron qui rêve de les voir devenir milliardaires -devenir et non revenir-), pendant qu'un million d'élèves sortent (tant pis pour la sylepse!) par an (les chiffres sont variables) sans qualification de l'Education nationale : "Nous exportons des cerveaux et nous importons des estomacs", disait feu M. #JeanFerré. Qui m'aime me contredise!