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lundi 22 mai 2017

La guerre et l'associationnisme

Le moyen-âge et la Révolution sous les auspices du dieu verbe selon #Jules Michelet :
« Le moyen âge promit l'union, et ne donna que la guerre. » [La Révolution nous donna l’association, dans sa forme « qui, seule encore, peut nous réunir, et par nous, sauver le monde. » (La France n'a jamais douté de rien, et encore moins de sa vocation universelle).
Or il convient de peser  ce jugement de Michelet à l'aulne de l'histoire et de l'actualité. La Révolution n'a elle aussi donné que la guerre en promettant l'union, et elle n'a pas attendu longtemps. Elle a purgé le pays par la Terreur et a prétendu se répandre par le prosélitisme guerrier napoléonien. Elle s'est répandue en pillant et en s'emparant, car la révolution était bourgeoise et défendait, outre la liberté, le droit sacré de la propriété privée.
Les historiens contre-révolutionnaires prétendent que la révolution s'est imposée comme le modèle de toutes les guerres mondiales qui ont suivi. Je ne me sens pas qualifié pour discuter ce jugement historique. Mais c'est assurément vrai du présent, où les démocraties s'investissent de la mission de répandre le bon gouvernement par la guerre à ceux qui n'en veulent pas.
L’association, cet héritage révolutionnaire, s'est donc révélée être une ligue pour faire la guerre au reste du monde. Mais l'association divise encore la République de trois manières: elle divise l'intérêt général en conflit d'intérêts catégoriels; elle divise les causes mêmes que les associations défendent en autant de stratégies pour les faire avancer qu'il y a de scission entre elles; enfin, elles promeuvent des potentats qui se font élire présidents d'association parce qu'ils ne sont pas présidents de la République.
L'association, c'est la division et la révolution, c'est la guerre.
La Révolution a un point commun avec l'escroquerie socialist. Le socialisme fait presque toujours, sous couleur de bienveillance,le contraire de  ce qu'il promet.  Pour s'en convaincre, il suffit de dresser le bilan du mitterrandisme.
Ce président issu de Vichy et de la  répression algérienne, qui a exécuté à tour de bras et sans regret avant d'abolir la peine de mort, avait promis d'être #Salvador Allende, il est devenu le vassal de #Ronald Reagan; sous son premier mandat, la France est devenue atlantiste comme jamais et a consommé cet atlantisme, non seulement  en participant à la première guerre du golfe, mais en laissant #Bernard Kouchner au sac de riz se poser au nom de la France en ambassadeur de l'ingérance, moyennant quoi notre pays a assumé moralement la paternité du néo-conservatismeaméricain. Avec #Helmut Kohl, #François Mitterrand a construit une Europe atlantiste allemande, bien qu'à la chute du mur de Berlin, il ait émis des réserves sur l'opportunité de la réunification allemande, c'est-à-dire qu'il prétendait rien de moins qu'empêcher un pays de retrouver ses liens naturels.
Sur le plan intérieur, le président du "raser gratis" est devenu celui du tournant de la rigueur. Le président des nationalisations est devenu celui des privatisations. Le président des radios libres est devenu celui des télés privées. (Il concède la franchise de "Canal+" à un ami personnel, #André Rousselet,  bien connu pour son exploitation des taxis parisiens. Et il concède la franchise de "la 5" à #Sylvio Berlusconis,affairiste italien dont Mitterrand viendra nous vendre les mérites à la télévision française, et qui a dirigé, quelques années plus tard, dans son pays, une coalition  avec les néo-fascistes
dénoncée par les intellectuels de gauche, qui ont toujours les yeux de Chimène pour Mitterrand, de même que les fils de déportés, qui ne voient pas malice à faire trente ans plus tard l'éloge d'un président qui demanda et obtint la francisque. C'est que ce Président a immobilisé la politique française en la rendant esclave de l'antiracisme, mais surtout en créant le front national, qui est une machine à perdre et à éliminer les adversaires de "la pensée unique" ou des sortants.
#Hollande a agi en émule de son mentor. L'ennemi de la finance a porté un financier au pouvoir, au terme d'une succession très bien organisée. Le social démocrate est devenu un social libéral. Et le pacifiste s'est donné corps et âme, en néo-mollettiste, non seulement  à des guerres néo-coloniales qu'il annonçait subliminalement par la symbolique de son hommage inaugural à Jules Ferry (il est toutefois faux de dire que le colonialisme est issu de la gauche, car Louis-Philippe n'était pas socialiste...), mais encore à la guerre contre le terrorisme dont son premier ministre #Manuel Valls s'est fait le champion dès le lendemain des attentats contre "Charlie hebdo". Il s'agissait, une fois de plus, par respect des droits de l'homme, de livrer une guerre implacable et barbare à l'obscurantisme, sous prétexte de défendre le droit à la dérision des railleurs, blasphémateurs du sacré des autres. #Hollande et #Valls, ces héritiers de #Mitterrand, ont gouverné par le deuil national, en continuateurs de #George W Bush.
Pour l'avenir, on nous promet moins le gouvernement mondial que l'association mondiale. L'association est un héritage de la Révolution. Or l'associationnisme, c'est la guerre à fragmentation et effet immédiat. Est-ce à dire qu'il faut en revenir au médiévisme des fondamentalismes religieux? Bien sûr que non. Mais on ne lutte contre les médiévismes religieux que par la persuasion, et non pas en ajoutant la barbarie à la barbarie.

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