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mardi 30 août 2016

Rencontre au sommet entre le chef du corps du christ et celui du livre des visages

Voici la transcription d'un petit dialogue avec un "liseur" du forum catholique, @Aigle, qui se demande pourquoi le pape, qui se montre si sévère avec les pélagiens et dit ne s'intéresser qu'aux pauvres, reçoit un "juif richissime" périphérique. Est-ce pour crever l'écran et pour prendre la lumière? Voici une esquisse de réponse. "Cher Aigle, Vous sauriez me définir ce que c'est, vous, un pélagien, dans le concret de la vie quotidienne? Si vous y arrivez, vous êtes très fort -mais je ne doute pas que vous le soyez-. Pour moi, la vraie question est celle que pose AVVVK: le pape et Facebook poursuivent-ils le même but? Je vais vous paraître ridicule, mais de tout ce que j'ai lu sur la révolution numérique, c'est françois Fillon qui en parle le mieux. Dans Faire, il a écrit ceci (je le cite de mémoire): "Internet n'est pas seulement une mutation dans le monde, il en change l'étoffe." Le pape ne fait-il pas bien de se demander avec l'inventeur de cette nouvelle forme de communication ce qu'il en est de cette étoffe renouvelée du monde? Ce que j'en entrevois est que, sur le "livre des visages" comme dans le monde virtuel en général, on parle sans se connaître et directement d'âme à âme, avec quelquefois des "smileys" ou des clins d'œil pour animer ce que nous nous disons. Nous parlons-nous sans raison puisque nous ne nous connaissons pas? Nous ne nous parlons pas comme des avatars, nous nous parlons comme des créatures de Dieu qui existent dans le monde réel. Et tant pis si cette conversation est virtuelle! Mais que dit cette virtualité? Elle exprime et rend presque visible, pas seulement la possibilité de montrer nos vacances ou notre humeur à qui n'a aucune raison de s'y intéresser, mais la capacité d'intercession que nous avons les uns pour les autres. Quel demeure le problème de FB? En voici trois, dont les deux premiers n'en font qu'un. -Il ne faudrait pas que le dialogue avec les vivants prenne la place de la prière au dieu des vivants et des morts. -Il ne faudrait pas qu'un dialogue d'âme à âme entre des créatures qui existent se prenne pour la communion des saints. -Enfin, que dit l'interdiction qui nous est faite par le fondateur de ce dialogue d'âme à âme qui se montrent des images et s'envoient des photos, de manifester qu'il y a des choses que nous n'aimons pas? N'est-elle pas en contradiction avec ces paroles de l'Eclésiaste qui nous disent qu'"il y a un temps pour haïr" et que cela entre dans notre processus de maturation, dans ce qui fait que, peu à peu, nous pouvons sortir de la caverne et nous habituer à la lumière? Facebook n'est-il pas très "conciliaire", en ce sens que Vatican II a surtout été un rjet de l'anathème? Est-il éthique de forcer la bienveillance qui est un fruit de l'Esprit? Voilà quelques réflexions qu'en propres termes ou en creux, ont pu échanger le pape et M. Zuckerberg."

dimanche 28 août 2016

"Sur parole", une critique d'avant critique

"Le poisson est un animal d'une grande signification symbolique et spirituelle. Chez les peuples indo-européens, ils représentent la fécondité et la sagesse" (le poisson a donc un lien symbolique avec la moisson, les signifiants ne se choisissent jamais par hasard.), "en Chine, la chance et la richesse." (Je suis indo-européen, mais la Bible, qui n'est pas confucéenne, attribuait à l'huile de poisson le pouvoir de guérir les yeux du vieux Tobit). "Quant aux chrétiens, pour ne pas attirer l'attention des romains, ils utilisaient cet animal comme signe de reconnaissance." (Le poisson fut pour les premiers disciples un signe de ralliement parce que l'Evangile est une équipée sur un lac. Quand j'ai appris à Rome que l'Evangile a ouvert "l'ère du poisson" -non astrologiquement, mais spirituellement ou symboliquement-, je me suis toujours demandé s'il n'y avait pas un lien plus fort et plus caché entre le poisson et la Croix. Les chrétiens, le poisson et INRI -la traduction en latin de l'écriteau de Pilate inscrit en épitaphe sur la tombe de Jésus ressuscité: "ici gît Jésus -Iesus- de Nazareth, roi des juifs.") C'est donc une symbolique forte. Concernant les vertèbres, pas de sens caché, juste un rôle de protection de la moelle épinière." (Nous sommes des vertébrés, et nous n'y mettons pas de sens, sinon que les vertèbres protègent la moelle, qui transmet l'influx nerveux du centre à la périphérie, du cerveau aux organes, qui sont aussi des centres nerveux (le corps est un vaste organigramme). Nous sommes des vertébrés, des mammifères supérieurs, des cérébro-lésés, et nous ne trouvons pas de sens à nos vertèbres. #François Nourrissier disait que son mariage avec Cécile, sa seconde épouse, avait vertébré sa vie. Une vie sans colonne vertébrale n'a pas d'ossature, mais nous ne mettons pas de sens derrière nos vertèbres, sinon la moelle, la substantifique, celle dont on pourrait faire de l'huile de poisson qui nous dessillerait les yeux. Pour moi, comme chrétien, c'est le poisson qui vertèbre ma vie. Les quelques phrases commentées ci-dessus sont issues du livre de ma camarade Olivia Dupuy: http://livre.fnac.com/a9348946/Olivia-Dupuy-Sur-parole Ces quelques considérations délirantes en avant-goût d'une critique qui ne viendra jamais, pour te montrer, Olivia, que je suis plongé dans ton livre. J'ai eu du mal à y entrer, je n'en connais pas le dénouement (surtout, ne me raconte pas la fin), je saisis ces quelques idées au vol de la lecture, mais je te retrouve, énergique et poétique, méthodique et secrète, dans ta manière de mener cette intrigue policière. Au début je croyais que tu cousais ta narration de fils blancs: ce meurtre surune île, ces quatre suspects que l'on suit, confondus par leur passé judiciaire. Mais je n'y suis pas, tu me déroutes. "On the road again!" La déroute, the "road reading", cela fait un livre qui mérite de nous arrêter dans sa trame, de nous captiver dans ses filets. Quel jardin secret a-t-on, as-tu, pour écrire un (ou des) polar(s -ce "s" entre parenthèses est de la grammaire de nombre-)? Je suis trop cérébro-lésé, trop scholiaste, pour comprendre et m'imaginer. Je remonte des échelles, je ne fais pas le mur des jardins secrets des auteurs de romans policiers. Tu m'avais dit que tu aimais que j'aie réalisé ton rêve de jouer de l'orgue en n'ayant appris que sur le tard, avec mes deux maîtres successifs et concommitants et concommitamment mes amis. Mais tu m'avais caché tes liens avec l'Alsace, ton commissaire, est d'Hammerschwir. La vie noue les affinités et les coïncidences. Tu devrais passer quelques jours avec ton fils en Alsace auprès de nous comme Odile et Martine l'ont déjà fait. Tu as toujours pris de nos nouvelles, l'année de notre grande épreuve. Le poisson pourrit par la tête. Ainsi du monde occidental et des cérébro-lésés qui publient des critiques à clés, hermétiques et débiles. Mais les vertèbres protègent la moelle. Nous serons sauvés par la moelle. Les vertèbres protègent la sensibilité qui nous fait croire que nous avons du cœur, "et nous n'en faisons pas cas", comme disait la sainte Vierge à la Sallette.

jeudi 25 août 2016

Lettre ouverte sceptique à #ARnaud Montebourg

Cher Arnaud Montebourg, Je sors d’une première lecture de votre discours de frangy avec une impression de d’éception et de malaise d’autant plus affligeante, que je me réjouissais de votre candidature. J’avais envie de vous suivre. Est-ce définitivement impossible ? Ne concluons pas trop vite. Mais pourrez-vous dissiper mon malaise ? D’où vient-il ? Vous seriez la bonne alternative entre Marine le Pen et Jean-Luc Mélanchon. Vous n’avez ni leur commune violence, ni la xénophobie de l’une, ni le chavisme de l’autre. En 2002, le discours de J.P. Chevènement était décalé et ne faisait vibrer que les médias et que « Marianne ». Nous aurions besoin aujourd’hui de quelqu’un qui parle comme lui. Nous aurions besoin d’un retour au gaullisme de gauche, au séguinisme, d’un souverainisme raisonnable. Nous aurions besoin d’une union nationale alternative entre vous et Henri Guaino pour éviter le front des populismes. Vous incarnez un peu tout cela, mais dans un caneva tellement personnel qu’un chat républicain n’y retrouve pas ses réflexes citoyens. Vous proposez une union autour des PME auxquelles vous voulez intéresser le grand patronat et presque subordonner les grands groupes entreprenoriaux. Comment allez-vous vous y prendre ? Puisque la BPI ne remplit pas son rôle, vous proposez de créer une autre banque qui ait les mêmes missions, en utilisant l’épargne des assurances vie. Vous n’avez pas la barre sur tout le système bancaire. Vous croyez vous en sortir en nationalisant temporairement une seule des cinq grandes banques françaises. Cela suffira-t-il ? Vous proposez d’affecter 80 % des marchés publics aux PME. C’est le seul projet sur lequel vous puissiez exercer un contrôle réel. Mais envisagez-vous en même temps de réduire leurs charges sociales, sans quoi ce « made in France » d’appellation anglaise ne sera pas complet ? Mettrez-vous fin à la disparité entre les subventions accordées aux très grandes entreprises et les charges que doivent payer les petites ? Comment allez-vous organiser la république autour des PME ? La PME deviendra-elle le nouveau maître étalon de la cohésion nationale ? Comment allez-vous forcer les syndicats à s’intéresser aux PME sans changer profondément les règles de la représentation syndicale ? Coment alez-vous forcer les PME à embaucher, même un seul employé, si elles n’ont pas les marges nécessaires ? Ne risquez-vous pas de vous fourvoyer dans une version CGPME du pacte de responsabilité, mal négocié par François Hollande avec le MEDEF ? Comment est-ce à partir des PME que vous comptez égaliser les revenus du capital et du travail ? Sur le chômage, vous réactivez la vieile croyance en la formation professionnelle. Mais que n’agissez-vous en amont, en montrant que l’école doit aussi former ses élèves aux métiers de haute et det de basse qualification ? La France a besoin de manœuvres et de médecins. Que ne développez-vous une réflexion sur l’échelle des salaires et le progrès technique dans le lien qu’ils ont avec le chômage et la précarité ? Vous voulez réindustrialiser la France, mais vous ne dites pas un mot de l’agriculture. Comptez-vous favoriser la résurgence des petites exploitations agricoles ? Que ferez-vous pour démondialiser l’agriculture et redévelopper une agriculture de proximité, source d’une économie de fonctionnalité, beaucoup plus écologiques que toutes les gesticulations climatiques ?Que ferez-vous pour limiter l’agriculture industrielle et développer la filière bio ? Vous voulez réformer l’Europe. Mais vos prémices ne sont pas très encourageantes. Car vous finissez certes par parler à demi-mots de protectionnisme européen. Mais vous commencez par évoquer le protectionnisme climatique, un peu comme J.C. Cambadélis a renoncé à la fracture sociale pour parler de fracture numérique, sans lutter contre cette extension de l’illettrisme. Vous spécialisez les PME dans le thermique. Vous, le partisan du nucléaire qui vouliez à raison qu’on stope la construction de Notre-Dame-des-Landes, l’écologiste équilibré, vous faites le pas de trop en donnant dans la lubie de la croissance verte. Quelle sera votre marge de manœuvre avec la Commission européenne ? Pourquoi serait-elle plus grande que celle d’Alexis Tsipras ou, pour rester en France et sauf votre volontarisme,, de françois Hollande ou de Marine le Pen pour sortir de l’euro, ce à quoi il faudra bien se résoudre si l’Europe nechange pas et continue de rogner le pouvoir d’achat des classes moyennes et des plus pauvres ? Quelle garantie pourez-vous donner à vos concitoyens que vous pourrez peser à 1 contre 27 ? Le rapport de forces démocratiques doit aussi tenir compte de cet aspect quantitatif. En quoi le contrôle de la politique économique de l’Union Européenne serait-il plus efficace contre l’ultralibéralisme s’il était assuré par un Parlement, quand on connaît le poids des lobbys au Parlement européen ? Votre canevas républicain vous est tellement personnel qu’il est presque loufoque. Comment pourrez-vous assurer la séparation des pouvoirs en plaçant l’exécutif sous le contrôle de référrendums d’initiative populaire ? N’est-ce pas à l’exécutif d’organiser des référendums en respectant le pouvoir de pétition des citoyens ? Que vient faire le tirage au sort dans la désignation des sénateurs ? Pourquoi céder à un effet de mode et faire plaisir à Etienne Chouard ?Comment combinez-vous votre vieille fibre parlementaire et votre nouvel antiparlementarisme en interdisant la saisine du Conseil constitutionnel par le Parlement ? Et quelle est, juste après, la cohérence de cette proposition imaginative, entre la quatrième République ou le mandat impératif et un modèle encore inédit de sixième République un peu bizarre, de faire destituer un ministre par le Parlement ? Quelle sera la stabilité gouvernementale dans une telle configuration ? La politique étrangère que vous proposez est un retour à l’équilibre gaullien. Mais par quel aveuglement partisan pouvez-vous feindre de croire que françois Mitterrand n’a pas fait les erreurs majeures qui ont précipité notre pays dans le soutien au néo-conservatisme américain ?Pêle-mêle, atlantisme effréné, scepticisme face à la réunification allemande, participation à la première guerre du golfe et, last but not least, la reconnaissance dans un discours télévisé des putschistes qui avaient tenté de renverser Mikhaïl Gorbatchev, avant un rétro-pédalage sans précédent effectué dans un autre discours prononcé dès le lendemain, où les Français étaient priés de croire que leur président n’était pas naïf, et n’avait jamais cru un instant en la victoire de ces putschistes? Énorme erreur diplomatique, qui avait suivi le vichysto-résistantialisme du même homme, son retournement dans l’affaire algérienne, sans parler de la pratique très expéditive de la peine de mort de celui qui se vanta plus tard de l’avoir abolie. Quand les socialistes cesseront-ils de se contenter du droit d’inventaire et dégonfleront-ils la baudruche mitterrandienne ? Votre candidature ne doit-elle pas revenir à plus de clacissisme, si vous voulez créer une cohésion autour de votre personne ? Pourra-t-elle survivre, si elle est un mécano siparticulier ? Je vous le dis avec espoir et avec estime, si vous ne voulez pas que votre destin soit inachevé. Julien WEINZAEPFLEN

vendredi 12 août 2016

Réflexions sur le nationalisme

Le nationalisme a mauvaise presse. On lui oppose le patriotisme qu’on lui préfère. On lui préfère le patriotisme, ce nationalisme de « la terre et les morts » et de la marseillaise où notre « sang » non « impur » viendrait abreuver les sillons de notre identité. Je n’aime pas la marseillaise. Le patriotisme est un nationalisme identitaire et de civilisation. Je n’ai jamais été patriote. Ma boussole pour juger de mon nationalisme est cette citation attribuée à Maurras : « Un peu de nationalisme éloigne de l’universel, beaucoup de nationalisme en rapproche. Catholique, je suis nécessairement un nationaliste universaliste. Ma matrice nationale est adoptive, sans être naturalisatrice à tour de bras. Même si la naturalisation imite ce que fait la grâce et bien qu’un enfant ne choisisse pas les parents qui l’adoptent, l’adoption nationale, parce qu’elle est mature et devrait concerner des adultes ou des pupilles, devrait supposer l’accord de l’adoptant et de l’adopté. Mon nationalisme n’est pas civilisationnel comme l’est le patriotisme identitaire, mais il est culturel. Sa matrice adoptive suppose le choix, ou au minimum l’adhésion à un modèle historique et culturel. La nation dont je suis le natif et, en tant que tel, un adoptant de droit, est historiquement chrétienne et a tout un patrimoine culturel qu’on ne doit pas assumer en bloc, mais dont on doit accepter l’essentiel. Je suis contre la double nationalité, non seulement à cause du dilemme et du risque de trahison qu’elle fait courir en cas de guerre entre les deux nations qui se disputeraient l’allégeance du soldat, mais parce que le choix de la nationalité doit exprimer une préférence. Une origine étrangère n’exclut pas le choix préférentiel de la culture et de la matrice nationale, tout en n’impliquant pas le reniement de la culture du pays d’origine, pourvu que préférence il y ait. La double nationalité pose en outre un problème démocratique dont on parle peu : un citoyen binational a deux voix dans le monde. Je suis contre « le droit du sol » dans les sociétés multiculturelles, précisément parce que la greffe nationale n’a pas eu le temps de prendre, ni le pacte d’adoption celui d’être signé. Je ne crois pas au contrat social que l’on ne signe pas. J’estime qu’on ment à un musulman de France d’origine maghrébine en lui racontant qu’il est Français. Suis-je national socialiste ? Je lève tout de suite une équivoque que pourrait faire planer cette question provocatrice : le nazisme, qui a brandi cet étendard, était condamnable, non en tant que socialiste, mais en tant queraciste. Du reste, sa politique sociale se limitait à tarir la reproduction de la misère en éliminant les « dégénérés », et à investir l’énergie du prolétariat dans une politique de grands travaux qui réduisit beaucoup le chômage, seul point positif à porter au crédit de ce régime bestial. Je serais plutôt national socialiste en ce que, considérée extérieurement à la nation, la société est une abstraction. Le nationalisme peut incarner l’abstraction sociale, même si le danger du nationalisme culturel dont je me réclame, est de ne pas échapper à l’abstraction, à trop ignorer la terre pour éviter l’appel du sang. Alain soral se dit un national socialiste qui ne serait pas impérialiste et n’aurait pas besoin d’espace vital. Mais Alain Soral étant antisémite est raciste, et partage le fond du national socialisme allemand, même s’il ne prétend pas faire de nouvelles guerres de conquête – parfois, l’appétit vient en mangeant, mais je charge inutilement la barque -. Je remarque que le racisme sanguinaire est un avatar du patriotisme de terroir et non du nationalisme culturel, même si le nationalisme culturel n’est pas indépendant des ethnies majoritaires et autochtones. La décolonisation a purifié le nationalisme français de la tentation impérialiste. Mais la décolonisation n’est pas terminée. Je crois à l’autodétermination et au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Je suis heureux que les Dom-Tom soient français. Mais si j’étais né sur ces territoires, je serais séparatiste. Et je suis partisan qu’on leur demande s’ils veulent rester Français et pourquoi. La tentation impérialiste n’est pas jugulée dans nos gouvernements extérieurs au nationalisme. Les guerres néo-coloniales de la France-Afrique ne sont pas faites conformément au génie français, mais au néo-conservatisme américain qu’on voudrait incorporer à la France. À l’origine, les guerres d’ingérance modernes ont été d’inspiration américaine, même si la tendance française à la théorisation a porté le français juif Bernard Kouchner à les présenter au nom de la France et à les imposer à l’ONU. L’imposition mondiale d’une norme nationale n’appartient pas à l’universalismefrançais. La décolonisation n’est pas terminée. Le constat est valable dans les deux sens. Les ressortissants des pays ayant accédé à l’indépendance devaient ne pas émigrer massivement, et nous devions ne pas les accueillir en masse, comme si nous avions à réparer d’avoir envahi leur pays. L’invasion est un mal, mais la réparation n’est pas un acte politique, et la tendance à l’émigration de masse des pays ayant accédé à l’indépendance, comme notre tendance à l’accueil de masse, a pillé les forces vives de ces pays et formé des génératiions d’apatrides, assis entre leur pays d’origine qui ne les reconnaît plus, et la France qui fait semblant de les avoir assimilés et qu’ils ne se sont pas assimilée. Mais les migrations ne sont pas un mal. Elles sont un phénomène inéluctable dont on ne peut que limiter l’ampleur entâchant de le contrôler. L’origine de ce phénomène est démographique et tient à la révolution des transports. On ne saurait à la fois admettre le libre échange en permettant la libre circulation des capitaux et empêcher des émigrants de venir par avion. Mais un émigrant n’est pas un migrant, et la désorganisation des pays arabes par l’afflux de migrants qui n’ont aucun désir d’Europe est un facteur de déséquilibre majeur pour les sociétés tant arabes qu’européennes. Existe-t-il un nationalisme européen ? La question s’entend ainsi : il n’existe certes pas de nation européenne, mais le nationalisme peut-il s’insérer dans une structure européenne ? Je ne vois pas ce qui s’y oppose, sinon que l’antieuropéisme systématique de tous les nationalistes français prétend avoir réglé la question. Le nationalisme impérialiste et raciste allemand a voulu bâtir une mittel europa qui se serait méfiée des puissances occidentales. En réaction, on a bâti une Europe technocratique dont le ciment était l’économie et le marché. Mais le marché ne fonde pas un peuple, ni n’entretient un désir decoalition. L’europe périt d’avoir été pensée et fabriquée par des commissaires au service des marchés et d’une paix lointaine. Il n’y a pas de paix économique. Mais l’Union européenne avait un second vice originel : sa construction s’est adossée à l’atlantisme. Le pacte atlantique a précédé de deux ans la CECA et a été négocié et signé par les mêmes, Robert schumann et Jean Monnet. L’euro n’était pas condamné de naissance à son échec actuel, qui n’est pas irrémédiable, s’il avait vraiment voulu faire concurrence au dollar pour refonder un ordre monétaire juste, et si la « zone euro » ne s’était pas ouverte à des pays aux économies trop éthérogènes, l’euro ne serait pas la monnaie de la baisse du pouvoir d’achat et du niveau de vie des européens. Le nationalisme est-il chrétien ? La question est difficile. La Bible reconnaît l’appel du sang d’abel qui doit être vengé d’un assassinat et d’un fratricide. L’appel du sang dans la genèse pouvait passer pour un patriotisme primitif, mais c’est beaucoup plus le cri de l’opprimé qui monte vers Dieu depuis les profondeurs de la terre. La matrice chrétienne est adoptive, mais la matrice adoptive du nationalisme culturel ne doit pas singer l’adoption divine. En d’autres termes, la naturalisation ne doit pas singer la Grâce du baptême. D’autre part, la construction de l’Église montre que la notion de peuple est privilégiée à celle de la terre du père, le peuple de dieu se déclarant de la patrie céleste. Cette prémice étant admise, toutes les formes d’organisation de l’exil terrestre me paraissent permises, du cosmopolitisme du citoyen du monde au patriotisme charnel de l’homme qui pense que l’incarnation se prolonge en révération de la terre, en passant par la position, qui serait plutôt la mienne, de celui qui veut faire nation pour faire peuple. Doit-on donner sa vie pour sa nation ?La forme classique de la question contient le mot patrie. J’aurais tendance à dire que, si le peuple auquel on appartient et qu’on choisit de former avec d’autres, dans le « plébiscite de tous les jours » dont parle rEnan, si ce peuple est en danger, on peut lui donner sa vie, atendu qu’il est bon de dévouer sa vie à quelque chose qui la dépasse. Mais le don de sa vie à la nation n’est pas celui chanté par LE CHANT DU DEPART : « Un Français doit vivre pour elle, pour elle un Français doit mourir ». Pouvoir n’est pas devoir, et on ne doit donner sa vie ni à la terre selon le lieu commun du patriotisme, ni à la République que désigne le Chant du départ, régime idéologique et idéologie de régime. On doit donner sa vie à son peuple, pour défendre son peuple, on à sa terre et non à une idée d'égrégation sociale ayant pris une forme de gouvernement. Le nationalisme a-t-il une forme de gouvernement ? L’hydre lepéniste, comme une résurgence de la bête immonde, a effrayé l’État et la société qui lui ont oposé un républicanisme exacerbé, qu’on peut globalement réunir sous le vocable de chevènementisme, et qui va aujourd’hui de Jean-Luc Mélanchon, l’ancien international-socialiste devenu nationaliste chavésien, ou d’arnaud Montebourg, le démondialisateur qui se soigne, à Emmanuel Macron, qui apporte au patronat l’obole du nationalisme français et républicain. (ON voit par là qu’il n’y a pas de doctrine économique du nationalisme, sinon que le libéralisme est plus américain que Français, quoique Calvin soit français...) Le chevènementisme est un nationalisme républicain, qui voudrait monopoliser la République au service de la nation, pour respecter et capter l’héritage révolutionnaire. Le lepénisme peut revêtir trois formes de gouvernement : la royauté (que drague Emmanuel Macron), la démocratie ou le fascisme. À la croisée des deux derniers se trouve le populisme. Ce mot de la démocratie, dévoyé par « nos élites » qui le sentent opposé à elles, peut désigner, soit le respect du peuple, soit la démagogie (le populisme mélanchoniste est une démagogie argotique) qui, dans le cas du lepénisme, flatterait les instincts xénophobes,dans un contexte où le racisme et l’antiracisme se nourrissent réciproquement et obsessionnellement comme l’autre nom de la peur de la guerre et de l’envahisseur. Le nationalisme doit participer à la construction du peuple tel qu’il apparaît, dans toutes ses composantes, en respectant l’origine de la nation matricielle. Je suis un nationaliste social, démocrate, éventuellement européen, populiste et non xénophobe, étant entendu que mon national populisme s’oppose à la sociale démocratie,gouvernement des corps intermédiaires qui bâtit la société contre le peuple, au détriment de l’intérêt général et au service des intérêts catégoriels. Je crois en une refondation démocratique et sociale de la nation.

Inaperçu social (II): la crise du logement

#construction des logements sociaux : politique portée par deux ministres écologistes malgré la saturation de l’espace urbain. Alternative à #la construction de logements sociaux : la réquisition des logements vides permise par la loi. Accueil des réfugiés et appel à une immigration de masse dans un contexte de #crise du logement. Traitement différencié entre les réfugiés et #les SDF à qui M.A. Carlotti n’a jamais imaginé d’offrir les 76000 logements disponibles du parc public. Impression ressentie par ceux qui vivent en France que « les autres sont mieux traités que les nôtres » #Accueil des réfugiés : @Anne Hidalgo propose d’ouvrir un #bidonville dans un quartier défavorisé de la capitale.

Inaperçu social, la fracture numérique

La #fracture numérique est à la #fracture sociale ce que #la dette écologique est à la #faim dans le monde. #Jean-Christophe Cambadélis a inventé #la fracture numérique parce que le #parti socialiste était incapable de résoudre #la fracture sociale. Le #parti socialiste a renoncé à résoudre #la fracture sociale comme la fondation #terra nova lui a conseillé d’abandonner le monde ouvrier. La #fracture numérique contribue à l'extension de l’illettrisme, mais l’administration préconise #la dématérialisation des supports. Le #parti socialiste n’a pas plus l’intention de résoudre #la fracture numérique que #Chirac ne croyait avoir prise sur #la fracture sociale. Réduire #la fracture numérique par #la dématérialisation des supports, c’est comme réduire le chômage en baissant le nombre de fonctionnaires.

jeudi 11 août 2016

L'histoire édifiante et émouvante de l'Eglise de Perse

http://www.radiocourtoisie.fr/34445/libre-journal-de-chretiente-du-4-aout-2016-la-vivacite-du-christianisme-dorient-lassassinat-du-pere-hamel-dernieres-nouvelles-de-sainte-rita/ En première partie de l'émission, l'abbé de Tanoüarn reçoit un prêtre du Prado qui raconte sa vie de missionnaire un peu comme un Père blanc, comme s'il était assimilé à la Perse, tique de langage de missionnaire. Il explique bien comment la greffe islamique n'a pris en Iran que par l'influence conjuguée du zoroastrisme et du chiisme, la première étant "la plus riche des religions extrabibliques" et le second ayant été fondé par le martyre d'Hossein, que les musulmans vivent de façon mystique, toutes choses égales par ailleurs, comme nous essayons d'incorporer la Passion de Jésus-Christ. Le P. Humblot répond ensuite à la question: "Y a-t-il des Eglises au pays des Mollahs? "Les actes de certains apôtres" désignent les Perses et les Mésopotamiens dès le récit de la Pentecôte. Si Saint-Pierre et Saint-Paul ont orienté l'Eglise vers l'Empire romain, Saint-Thomas et Saint-Barthélemy tournent l'Eglise vers la Perse. Dès le chapitre 1, Saint-Mathieu parle des mages zoroastriens "venus d'Orient", donc de la Perse. La tradition de l'Eglise d'Iran raconte que ces mages passaient chaque année une retraite dans la [caverne] en attendant la lumière, jusq'au jour où la lumière est venue. À leur retour, les mages parlèrent de Jésus. Saint-Thomas parvenant en Perse fit la connaissance de ces mages, les baptisa et les ordonna prêtres et évêques. Il y avait près d'un million de juifs au royaume de Babylone. Saint-Thomas respecta la méthode des apôtres et commença par évangéliser ces juifs. Thomas passa de la Perse et a pu aller jusqu'en Chine. Saint-Paul serait allé jusqu'en Espagne. Les apôtres seraient allés aux deux extrémités du monde connu. Les transports fluviaux faisaient marcher le commerce pendant l'Antiquité. (L'archéologie montre aussi que l'Alsace fut une marque tournante du commerce mondial: dans ce pays des Allamans (alle Mäner, tous les hommes, au contraire des Goths qui s'autodivinisent et font naître le côté terrible du pangermanisme, l'archéologie retrouve des traces des Phéniciens, des Egyptiens et, bien sûr, des Celtes). -En 410, l'Église de l'autre côté de l'Euphrate prend son autonomie après le concile d'Alexandrie où Saint Cyril condamne Nestor en son absence. L'Église d'Orient avait déjà refusé le concile d'Éphèse que l'expression de Marie "theotokos", mère de Dieu, scandalisait. L'Église la désigne comme "Marie, mère de Jésus, non pas Fils de Dieu, mais mère de notre Sauveur et de notre Seigneur. Jean-Paul II a signé un accord avec le patriarche héritier de l'Eglise nestorienne un accord reconnaissant la validité des deux formules. - Après la séparation de l'Eglise d'Orient et de l'Eglise romaine, Ctésiphon gardera toujours le désir de rester unie de quelque façon à Rome, d'où séparation de Ctésiphon et d'Antioche. L'expansion du christianisme vers le Père vers la Chine se fait sans soutien militaire, contrairement à l'Eglise impériale de Rome. On trouve des traces du credo en Chine, traduit avec des accents empruntés au bouddhisme. -L'Empire Perse et l'Empire romain étaient très affaiblis de s'être tant battus. Les invasions arabes ne leur ont pas fait peur, elles étaient dans la tradition des razzias. Ces empires n'ont pas compris le caractère spécifique des invasions du VIIème siècle. Les contacts ont été fructueux entre les abascides et les autorités de l'Église d'Orient à cause de la connaissance qu'avaient les chrétiens du Grec, de l'Arabe et de l'Araméen, d'où en partie la pénétration de la philosophie grecque auprès des Arabes. Le patriarche Timothée Ier et le checkh Al-Mahdi ont même rédigé un Dialogue sur la Trinité. Les petites gens ont été soumis, dhimis. La dhimitude était très dure après les invasions. Les siècles de soumission ont fait lâcher prise à une majorité d'anciens chrétiens devenus musulmans. L'islam s'est imposé à la Perse de cette manière. Il s'était imposé beaucoup plus brutalement aux Coptes égyptiens. -Avant l'arrivée des chrétiens, il y avait autant de chrétiens dans cette Eglise d'Orient s'étendant jusqu'en Chine qu'il y en avait en Europe. Les deux catastrophes qui détruisirent les équilibres furent l'invasion des Mongoles et les Croisades. "L'Empire mongol, le plus grand empire continu ayant jamais existé, est fondé au début du XIII siècle par Gengis Khan, ses fils et petits-fils et leurs armées." La femme. (Wikipédia) du petit-fils de Gengiskhan était chrétienne. Il y eut à Bagdad un grand massacre de musulmans qui entraîna ensuite une longue persécution des chrétiens après la chute de l'Empire mongole. Tamerlan fut le plus célèbre de ces persécuteurs. Les Mongoles ont été vaincus par les Egyptiens, se sont retirés en Mésopotamie et se sont progressivement convertis à l'islam. En 2001, Benoît XVI et le cal Kasper reconnaît la validité de la messe nesthorien bien qu'elle ne comporte pas les paroles de la Consécration, parce que la prière eucharistique comporte l'invocation à l'Esprit-Saint. "Pourquoi dirions-nous ce que nous sommes en train de faire?", demandent les Nesthoriens. -En Orient, "Les croisades vues par les Arabes" d'Amin Maalouf montrent que celles-ci se sont déshonorées par des faits de cannibalisme. "Le patriarche latin de Jérusalem est un débris de croisé", s'indigne le P. Humblot. L'Eglise latine, même dans cette partie de l'Orient, a détruit tout le patrimoine arabe. En Iran, les chrétiens sont au nombre de un pour mille. "Le Persan est introduit par le régime." Dans un diocèse de Téhéran deux fois grand comme la France, il y a un prêtre et deux évêques, chargé en outre de visiter la diaspora chaldéenne dans toute l'Europe. Le P. Humblot a fondé un centre de formation chrétienne en Persan, qui traduit en Persan les sources chrétiennes. Il travaille avec 14 personnes. On peut prendre contact avec lui à l'adresse suivante: pierre.sdv@gmail.com Un des derniers mails qu'il a reçus émanait d'une femme vivant dans un village perdu d'Iran. Elle lui écrivait: "Cher Père, je n'aime que Jésus, je ne veux que Jésus, je lis l'Evangile tous les jours. Mais dans mon village, il n'y a pas un chrétien. Est-ce que je peux me donner le baptême à moi-même?"

lundi 8 août 2016

Philosophie de la phrase

J’aime les idées, mais je ne suis pas un penseur. La phrase est de la synthèse qui voudrait analyser. Notre époque aime la synthèse et fait l’ellipse de l’analyse. Comme je ne suis pas elliptique, je ne me crois pas de mon temps. Je crois ne pas aimer mon époque alors que je suis synthétique et même si je ne suis pas elliptique. Notre époque croit que la phrase est de l’analyse et elle en fait l’ellipse. Le pronom possessif de la première personne du pluriel antéposé à « époque » dépersonnalise le mot qu’il détermine et son emploi est ridicule. S’agit-il de sonder l’air du temps ou de peindre mes époques ? Je ne sais ni décrire ni dépeindre. Je suis seulement le fils d’un peintre de sexe féminin. Comment caractériser la culture d’une époque (ce déterminant indéfini la générise pour hameçonner l’infini et le ramener sur ce rivage textuel) qui fait l’ellipse de la phrase ? La production culturelle de notre époque est fulgurante, mais manque de liant. La synthèse est une ardeur. La fulgurance naît de cette ardeur. Mais le feu de l’ardeur synthétique se neutralise pour n’être pas éteint par l’eau de l’analyse. L’analyse apporte à l’ardeur de la synthèse une sorte de plastique. Il nous manque cette plastique. Nous sommes fulgurants et fragmentaires. C’est pourquoi le niveau de la production culturelle de notre époque baisse malgré sa fulgurance. Le ton réactionnaire (réagir, c’est s’exposer à l’insulte) de cet oracle a réclamé de moi que je me ridiculise en repassant au « notre ». Cette époque est nôtre, elle manque de plastique et nous sommes des fulgurants fragmentaires. Mais pourquoi la phrase résiste-t-elle à l’analyse ? Tant qu’elle s’intègre dans le discours, elle n’y résiste pas. Mais le but de la phrase est de devenir une phrase, de définir en devenant indéfinie, d’être ramassée comme un trophée pour être citée à comparaître. Dans la citation, la phrase trouve un caractère orphique qui prouve que la phrase est le véritable mètre de la poésie. La poésie tend vers la phrase, mais prosternée, elle l’oublie en rampant dans le rythme. La phrase résiste à l’analyse parce que l’analytique n’est pas sa fin. La phrase a l’apparence de l’analyse et la réalité de la synthèse. Ce qui fait croire qu’elle est analytique est qu’elle n’est elliptique qu’à contre-cœur ou à contre-génie. La phrase, de couleur analytique, passe pour la prédication d’un thème. Le croire, c’est omettre la circonstance. La phrase est construite pour être formulée comme l’addition du thème et du prédicat. On retrouve la même illusion dans la formulation qui la définit comme sujet, verbe, complément. Ici, l’illusion est double, car la vraie formule serait : sujet, verbe, attribut. Mais on raisonne toujours en l’absence de circonstance. Que vienne se placer, surtout en tête de phrase, un complément circonstanciel, et l’édifice grammaticale vacille. La circonstance renverse la prédication. La circonstance fait tout vaciller. Je n’aime pas que l’on parle de « doctrine des circonstance», mais y a-t-il une histoire humaine qui ne soit pas l’amalgame d’un caractère avec des tribulations ? Notre caractère est notre vision. Notre vision entraîne une prévision, mais la circonstance renverse cette prévision pour finalement nous faire nous ressembler mieux que si tout s’était passé comme prévu. Grâce à la circonstance, nous trouvons notre ressemblance. L’image est un travail du développement analytique. La ressemblance éjecte l’image au moyen de ce qui paraît le contraire d’un travail. La circonstance n’est pas travaillée, mais elle s’est peut-être travaillée, ou quelqu’un a programmé les tribulations pour que nous y trouvions la ressemblance. Si Dieu était le programmateur des tribulations, il aurait permis l’épreuve à seule fin que nous y trouvions la ressemblance. La circonstance n’est pas toujours une épreuve. Pour la phrase, elle est certes le renversement du schéma prédicatif, mais elle renverse en vue d’une mise en relief. La circonstance a renversé un mécano pour le remplacer par une montagne. Le mécano est au pied de la montagne. Le schéma prédicatif est au pied de la phrase. La circonstance ne s’est pas seulement interposée entre la phrase et sa vision grammatiicale, elle s’est antéposée au schéma prédicatif. Dans la phrase, le thème est prêché. Mais la phrase voulait le prêcher par sa vision. La circonstance renverse cette volonté pour prêcher le thème en le rendant invisible. Le thème est transparent à la circonstance. Les phrases s’enchaînent sans que l’on sache de quoi on parle. La circonstance jette du trouble dans l’interlocution. La circonstance agit sur le thème comme le contrepoint sur l’idée de la mélodie. Il le souligne en le noyant. Nous sommes des fulgurants fragmentaires qui nous noyons dans un verre d’eau. Quel malheur d’être l’enfant d’un siècle où tout le monde écrit comme Roland Barthes !

vendredi 5 août 2016

Le fascisme islamique ne passera pas!

Je suis conscient de parler sans savoir alors qu’il deviendrait urgent de se cultiver avant de parler. « Le salon beige » signale ici http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/08/le-fascisme-islamique-ne-para%C3%AEtra-pas-en-france-ainsi-en-va-lauto-censure-en-france-afin-de-respecter-le-nouveau-dogme-r%C3%A9p.html l’autocensure par la maison d’édition Pirrhana de l’ouvrage : LE FASCISME ISLAMIQUE de Hamed Abdel-Samad. Il diffuse également des propos de l’auteur dans une interview du « Point ». Je n’ai jamais compris ce qu’était le fascisme et me suis toujours dit qu’il fallait que j’en prenne connaissance à partir de deux sources : un fasciste (Maurice Bardech) et un historien (Marc Lazare). Les premiers points communs que l’auteur signale entre le fascisme et l’islamisme ne m’éclairent pas : « Le premier point commun, déclare Hamed Abdel-Samad, c'est l'idée d'avoir été choisi, d'être des gens qui sont supérieurs au reste de l'humanité. Vous pouvez lire ça dans le Coran, où les musulmans sont considérés comme la meilleure communauté n'ayant jamais existé. Allah leur donne une responsabilité particulière d'être ses représentants sur terre. » On trouve également cela dans le judaïsme (« nous sommes le peuple élu et le berger de l’humanité ») et dans le christianisme (« Nous sommes le reste d’Israël »).Et, reprend l’auteur, « Vous avez ça aussi dans le fascisme : « Nous sommes la race supérieure. » (supériorité mieux rendue à mon avis par l’expression « race des seigneurs ») « Deuxième point commun : la culture de la mort. Dans les deux idéologies, la mort est glorifiée, car la vie et l'individu ne comptent pas. Ce qui est important, c'est la nation ou la religion. » On l’a certes vu exprimé très clairement par Mohamed Merah : « Vous, vous aimez la vie (sous-entendu « profiter de la vie ») ; moi, j’aime la mort. » Ce culte de la mort est compris dans le christianisme dont je prétends sans avoir été démenti depuis que je l’ai écrit, qu’il a inventé le martyre. Certes, il s’agit de donner sa vie et non de donner la mort. Mais pour que je puisse donner ma vie, il faut que j’aie des ennemis qui veuillent toujours me donner la mort, et entretiennent un climat de violence psychologique que théorise la béatitude des persécutés. C’est peut-être en ce sens que le pape a parlé de « violence catholique », suscitant l’ire de ceux qui voudraient qu’une fois pour toutes, l’islam soit du côté de la violence physique et le christianisme ne soit pas du côté de la violence psychologique. Le judaÏsme et le christianisme attachent eux aussi une grande importance à la religion. Le peuple juif précède l’individu juif, et c’est pourquoi il est de faible importance qu’il soit observant ou athée, du moment qu’il demeure attaché à son peuple, et, comme le disait Jean-claude Guillebaud, qu’il « descend à travers [cette ascendance] jusqu’aux racines de la durée ». Quant à l’individualisme, s’il a pour origine le sanctuaire de la conscience qui seule juge du péché, c’est une idée relativement neuve dans l’Europe chrétienne. Il date du siècle des Lumières, et le christianisme l’a passablement fustigé. « Troisième parallèle, reprend notre auteur : l'idée de combat, le Kampf en allemand et le djihad en arabe. Vous ne vous battez pas pour vivre, mais vous vivez pour vous battre. » On tient là une vraie diférence. Dans le christianisme, c’est l’union à Dieu et non le combat spirituel qui est la fin de la vie spirituelle. La tribulation éprouve la sainteté, mais la sainteté n’est pas faite pour se confronter à la tribulation. La tribulation est un mal nécessaire. Le combat spirituel est un djihad au sens où l’entend le soufisme et où nous sommons tous les musulmans de l’entendre. Le fascisme (qui devient le nazisme dans la bouche de l’auteur) et l’islamisme auraient encore en commun d’accorder une importance exagérée à l’ennemi. David n’aurait pas écrit les psaumes sans la notion d’hostilité. C’est pourquoi je n’ai jamais compris qu’on y ait fait contenir toute la poésie de l’humanité. Le christianisme transcende y compris la béatitude des persécutés par l’amour des ennemis et le fait qu’il faille prier pour ses persécuteurs. L’ennemi extérieur des nazis était l’Ouest et leurs ennemis intérieurs étaient les juifs et l’extrême gauche. La lecture paranoïaque est fondamentale dans la compréhension islamique du monde. La oumma ne saurait être coupable de rien, le mal qui lui arrive lui vient toujours de ses ennemis. La nation islamique serait florissante sans les ingérances étrangères. Un commentateur des « moutons enragés », Moogly, le précise avec éloquence : « la lecture du coran est assez significative de la tyrannie endogène qui s’exerce sur le musulman afin qu’il puisse mieux l’exercer sur le non-musulman (koufar) coupable de tous les malheurs et de toutes les injustices qui touchent la ouma (communauté des croyants)…. L’islam impose aux musulmans un centre de contrôle externe, c’est à dire que tout ce qui arrive n’est jamais de la responsabilité directe du croyant. Cette médiocrité déresponsabilisante de l’esprit islamique se résume en deux mots « inch allah » (si dieu le veut). » Hamed Abdel-Samad décrit plus classiquement l’hostilité en islam: « Pour les islamistes, [l’ennemi], c'est les autres. Il y a d'abord eu les juifs, les chrétiens ou les non-croyants dans le Coran, puis ont suivi les croisés, les colonialistes et aujourd'hui l'Occident dans son ensemble. » Toujours en amalgamant islamisme et non fascisme, mais nazisme, l’auteur parle de « déshumanisation ou animalisation de l’ennemi »(« Le Coran qualifie les non-croyants de chiens, singes ou porcs »), et du fait qu’Hitler comme Hassen el-Banna, le fondateur des frères musulmans, voulait régner « sur la planète entière » : ce n’est pas ce qui ressort des recensions qui m’ont été faites de MEIN KAMPF, où Hitler voulait assujettir l’Europe dans la mesure où l’Ouest franco-britannique s’opposait à la germanisation de la mittel Europa, les latins étant plus inoffensifs et plus légers. Certes, chaque musulman crée sa canonicité. Mon correspondant le Croissant de lune, qui est de tendance « frères musulmans » se contenterait bien d’un « pré carré » pour le dar-el-islam. Mais je ne vois pas que cela soit compatible avec la nécessité de convertir toute la terre, qui rejoint l’injonction du Christ de « baptiser toutes les nations » et d’en faire « des disciples », de sorte que la question se pose (je l’ai posée à Aymeric Chauprade qui n’a pas su y répondre) de savoir ce qui distingue matriciellement la oumma de la catholicité. Car s’il s’agit de s’inculturer, l’islam a su le faire en Indonésie ou en Afrique de l’Ouest. Jajouterai un septième point, que l’auteur ne fait pas entrer dans sa nomenclature de ce qui unit islamisme et fascisme ou nazisme, mais qui doit être pourtant considéré. Si Mohamed revenait aujourd’hui « avec le même message, comme le fait d'annoncer que si vous allez en enfer, votre peau sera brûlée et que vous aurez une nouvelle peau pour sentir la même douleur à nouveau, on le qualifierait de psychopathe et on ne le prendrait pas au sérieux. » On ne qualifierait pas Jésus de psychopathe si, revenant Lui aussi, Il disait tout à trac que tel, qui a préféré ne pas se couper la main qui le portait à voler plutôt que d’entrer manchot dans le Royaume de Dieu, « sera jeté dans la géhenne, où il y aura des pleurs et des grincements de dents », et qu’il n’en sortira pas, et qu’il ne communiquera pas avec les élus du paradis come Virgile n’avait pas accès à béatrice dans LA DIVINE COMEDIE, CAR « UN ABIME A ETE MIS ENTRE NOUS ET VOUS », DIT ABRAHAM, AMBASSADEUR DU PAUVRE LAZARE, AU MAUVAIS RICHE DE LA PARABOLE, AVEC QUI IL N’A LIEU DE PARLER QU’A LA FAVEUR D’UNE PARABOLE. MAIS QUE DIRAIT-ON DE SAINT AUGUSTIN ET DE SON FEU SANS CONSONMPTION BRULANT ETERNELLEMENT LES DAMNES PAR LA VOLONTE D’UN DIEU AMOUR ? NE DIRAIT-ON PAS QU’IL A IMAGINE UN GENOCIDE PIRE QUE CELUI D’HITLER ? ET POURTANT SAINT AUGUSTIN EST UN PERE DE L’ÉGLISE ET HITLER EST AU PURGATOIRE. MEIN KAMPF est réapparu dans le domaine public après avoir fait l’objet d’un autodafé dans toute l’Europe. L’auteur poursuit en montrant que l’islam fournit un terreau favorable au terrorisme comme solution politique : les jeunes musulmans, à qui on dit que « mordre dans le fruit défendu est haram », sont « confrontés à la société moderne, libre et multiculturelle. » Après avoir transgressé l’interdit, « ils se sentent coupables, et retournent vers un discours religieux les ramenant en arrière : « Tu es un pêcheur, reviens à Dieu. » La voie express, c'est le djihad. Mourir en tant que martyr, c'est la seule garantie d'aller directement au paradis. » Certes, mais en sortant décidément de la catégorie du fascisme, comment mettre en parallèle l’Occident, qui livre une guerre contre le terrorisme, et l’islam, qui se livre au terrorisme contre la guerre. L’islam, dans sa violence structurelle, contre les guerres conjoncturelles et injustes de l’Occident post-chrétien ? Faudrait-il ne pas les mettre en parallèle parce que, « pour l’islam », dont il se peut que ce soit le troisième totalitarisme contre lequel il faille lutter après le nazisme et le communisme, et qui s’intensifie comme totalitarisme du fait de la mondialisation, l’Occident sera toujours « l’ennemi », « c’est immuable » ? Faut-il lutter contre le totalitarisme avec les armes du totalitarisme ? La seconde guerre mondiale nous a donné une terrible leçon à cet égard : deux totalitarismes ont été aux prises. Le totalitarisme socialiste a rejoint le camp des Alliés, et son humanitarisme de façade a vaincu celui qui traitait ses ennemis de sous-hommes. Mais cette alliance contre nature a conduit à la justice de Nürenberg et n’a jamais instruit le procès ducommunisme. Elle a fait se succéder la guerre froide et l’impérialisme monolythique. Le camp des non alignés, qu’a tenté de diriger la France de de Gaulle et dont la Russie de Poutine essaie de prendre la tête aujourd’hui, n’a jamais émergé plus que le Tiers-monde. La justice contre le totalitarisme serait un remède possible contre l’embrasement. Un remède ou un mot d’ordre !

Ma contre-lettre aux musulmans de Tahar Ben Jelloun

(en réaction à Lettre aux Musulmans, par Tahar Ben Jelloun… lesmoutonsenrages.fr « Dans le mot « islam » il y a la racine du mot « paix ». À ma connaissance, il y a même celle du mot « salim », qui signifie « sain » et « santé », un service saint de Dieu Qui seul est Saint. « Cet aspect a été gommé. C’est violence et brutalité qui apparaissent. » Oui, mais depuis quand ? Depuis les origines de l’islam, depuis que Mohamed a soulevé une armée, depuis que ses successeurs se sont entre-déchirés, depuis que l’islam a conquis la moitié du monde en cent ans en voulant le convertir à sa religion. Cette violence est originelle. Peut-on la déraciner ? Pourquoi le taire aux musulmans ? Au nom de quelle fausse amitié ? Pourquoi taire cette violence structurelle, qui répond certes aux guerres conjoncturelles et injustes de l’Occident, qui attise le feu et profitent des divisions de l’islam. La franchise est la meilleure amie de l’amitié. L’islam a toujours été une théocratie tempérée par l’assassinat. Comment peut-il évoluer ? Je suis contre les sommations faites aux musulmans. La résistance musulmane ne consiste pas à se conformer sans réserve au modèle occidentale. Elle peut en dénoncer les injustices. La résistance de tahar ben Jelloun veut sauvegarder un confort intellectuel de Marocain qui a sa place en Europe pourvu qu’il déclare la perfection du modèle d’accueil. Personne n’a à somer les musulmans de se dégager de l’islam ou de dégager l’islam de la responsabilité du terrorisme. Chaque musulman doit se déterminer en conscience à partir de l’idée qu’il se fait de sa religion. Si cette idée est celle d’un message de paix, peut-il dégager ce message du contexte de guerre dans lequel il s’est répandu ? Et s’il ne le peut pas, doit-il sauver l’islam ou se sauver de l’islam ? Les guerres chrétiennes sont indépendantes du contexte dans lequel s’est répandu le message évangélique. Les guerres de l’ancienne civilisation chrétienne sont antichrétiennes en ce que le christianisme n’aurait jamais dû devenir une civilisation. Le christianisme n’est devenu une civilisation que par une ruse de l’histoire. Les guerres occidentales actuelles ne sont plus chrétiennes, même si ce sont celles de l’ancienne chrétienté. Elles sont purement hégémoniques et mercantiles. Peut-on certifier autrement qu’en le désirant que les terroristes qui ont agi au nom de l’islam n’ont rien à voir avec l’islam ? Selon moi, c’est impossible, à moins de se mentir à soi-même. Mais je ne suis pas musulman. Je ne peux que respecter infiniment ceux qui ont à se dépatouiller avec cette question, où il en va de tout leur être. Sauver l’islam ou se sauver de l’islam ! Dégager le message de son contexte intrinsèquement guerrier et de sa transmission encore plus conquérante, oui mais comment ? L’islam a-t-il été un facteur de progrès ou d’arriération sociale ? Voilà les questions qu’avec respect, un ami sincère doit poser aux musulmans de France, sans amalgamer leur piété à celle des terroristes !