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mardi 18 février 2014

Doit-on suivre Farida belghoul?

(Les inaperçus de l'actu, du n° 52 au n° 60). 52. Les enfants sont interdits de conservatisme. Faut-il suivre Farida Belghoul ? Pas trop lorsqu'elle parle du genre. Non pas que ses arguments n'aient aucun intérêt : l'offensive du genre est sans précédent. Elle provoque le révisionnisme peillonien : "La théorie du genre n'existe pas"... Elle fait réaliser des "expérimentations" sur des enfants dès l'école maternelle. Elle les fait lutter contre des stéréotypes que, par définition, ils ne peuvent pas avoir acquis puisque ce sont des enfants – Alain finkielkraut a raison de dire que les enfants n'ont pas des gueules de stéréotypes -. Lutter contre les stéréotypes dès la maternelle, c'est lutter contre la loi des muscles et des goûts naturels. Ce gouvernement n'aura pas son comptant tant que tous les petits garçons ne joueront pas à la poupée. Vincent Peillon colle les parents qui suivent Farida belghoul parce qu'ils dérogent à l'obligation scolaire, démontrant une fois de plus l'incohérence de ce droit obligatoire à l'éducation qui monte d'un cran :l'enjeu de l'école est de former des citoyens libres, c'est-à-dire des citoyens qui ne pensent pas comme avant... Bien que l'enfance soit conservatrice, car cet état de nécessité et de besoins cherche des cadres sécurisants, les enfants n'ont plus le droit d'être conservateurs, c'est interdit. La liberté, souvent évoquée, rarement octroyée, est, chez les cohercitifs moraux, liberté de choisir le bien ; elle est, chez les socio-libertaires, liberté de ne pas penser comme avant ; elle n'est, pour aucune des forces en présence dans ce combat de coqs, liberté d'exercer son jugement,et de penser selonson inclination. Le piège est donc que l'alternative réactionnaire à toutes les lois qui transfusent la théorie du genre à l'école maternelle n'est pas plus reluisante que ces lois. Que va-t-on opposer à la société du dérèglement moral ? Une société del'ordre moral, où les moeurs seront cadenassées comme enAfrique ou en russie, continent et Etta dans lesquels l'homosexualité est, non seulement pénalisée, mais réprimée de sévisses rarement dénoncés par ceux qui tempêtent contre les inversions gouvernementales. La répression non plus n'enrichit pas son homme. Il n'y a de richesse que dans la liberté. Mais les post-soixante-huitards ont peur de la liberté qu'ils n'ont pas assez chèrement conquise. Ils se sont retournés contre elle. Ou bien, jusqu'au boutistes, ils veulent orienter la libération sexuelle. Leurs adversaires réactionnaires craignent que tout cela ne nous désoriente. Contre le piège de cette fausse alternative, il faut prôner la libre construction de son comportement et de son identité sexuelle, hors des conditionnements psychiques ou politiques. Il faut refuser tous les tuteurs sociaux, aussi bien ceux qui font perdre ses repères à l'enfant avant qu'ils se soient mis en place, et puis qui se récrient contre la perte de la fertilité masculine ! Mais ces autres tuteurs ne valent pas mieux, qui entretiennent la fabrique à névroses et la fermentation des refoulements. La société n'est pas là pour nous faire la morale, elle vaut mieux en tant que substrat d'humanité qui nous fait tenir ensemble. 53. Une fraternisation qui couve bien des désillusions. Faut-il suivre Farida belghoul ? Au moins peut-on lui accorder le crédit de la sincérité. Je ne suis pas sûr que ce soit le cas des familles catholiques qui l'attirent dans leur nasse avec leur miel de guêpes. On a noté qu'il se trouvait peu de suiveurs de son "jour de retrait" dans leur rang. Or, si cette initiative a contrarié françois Hollande, c'est qu'il avait sous-estimé combien l'électorat musulman qui, avec celui du front National et de françois bayrou,avait assuré son élection, se sentait mystifié par les guerres du Mali et de la Centrafrique et les menaces siriennes. Cet électorat n'a pas seulement cessé de lui être acquis, il est irrécupérable. Le jour de retrait n'est qu'une goutte d'eau… Les familles catholiques, elles, qui ne feront jamais partie de l'électorat hollandais, sont trop heureuses que farida belghoul fasse le sale boulot à leur place : elles qui se désolent que, le lendemain des gardes à vue, leur progéniture arrive en retard à l'école, n'aurait jamais organisé un jour de retrait, ça va sans dire ; mais s'il devait arriver que les enfants de ceux qui suivent Farida belghoul soient inquiétés, ce ne seraient pas eux qui se cotiseraient pour leur payer une abée à Stanislas, les familles sont tellement pressurées… 54. C'est François qui a fait reculer Hollande. Les familles catholiques sont très fières de s'attribuer le recul du gouvernement sur "la loi famille". En fait de recul, il est purement cosmétique et tient seulement dans le révisionnisme peillonien qui, contre toute évidence, nie l'existence de la théorie du genre. L'examen des dispositions de la "loi famille" sera morcelé et ajourné. Il sera ajourné, PUISQUE les familles se représentaient cette loi comme le surplomb de la PMA et de la GPA sur le mariage homosexuel. Au moment où François Hollande voulait affirmer son virage social-démocrate, il ne pouvait pas ne pas l'appliquer à la gestion des clivages. La sociale démocratie n'aime pas les clivages, parce que ceux-ci obligent à trancher de façon binaire, entre le "oui" et le "non", et qu'ils contiennent en eux-mêmes un appel au référendum. Or la "sociale démocratie" croit que les corps intermédiaires doivent suppléer le peuple et se méfie du référendum qu'elle appelle plébiscite. L'antisarkozysme de François Hollande n'était pas de composition quand il lui reprochait dans la campagne d'avoir clivé la France. François Hollande s'est heurté à la fronde du front des familles à l'occasion d'une réforme pour laquelle il croyait que l'opinion était mûre, il a clivé la société, faisant du sarkozysme sans l'avoir prémédité. Il n'avait pas vu que la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe avait une logique référendaire. Mais si François Hollande avait consenti à soumettre cette loi au référendum, les familles qui le conspuaient n'en auraient pas été plus satisfaites. Nullement populistes, elles auraient répondu que la morale ne se met pas aux voix. Ces familles appartiennent à ce que les inventeurs de l'adjectif "sociétal" appellent "l'ultradroite". L'ultradroite n'est pas l'extrême droite populiste. Elle est plus radicalement et plus sordidement cynique. Même si les circonstances avaient permis de filer la métaphore entre le mitterrandisme d'après le tournant de la rigueur et cette loi "sociétale" votée et promulguée au début du quinquennat, François Hollande n'aurait pas pu s'en tirer par un subterfuge comme celui qu'avait trouvé françois Mitterrand avec "le référendum sur le référendum". Les familles avaient fait reculer le Charentais machiavélique devant cette réforme contre laquelle sa propre éducation le heurtait. Elles n'ont pas fait reculer François Hollande, comme elles le croient pour s'abuser. Ce qui a fait reculer françois Hollande aux dires de ceux quifurent du voyage et notamment Jean-Pierre Mignard, ami proche du Président, ce fut sa visite au pape François, son homonyme. Durant sa conférence de presse, le Président eut la maladresse de renfrogner son hôte en disant qu'il pouvait être "utile". Il n'en avait pas moins profité de cette visite au Vatican pour favoriser un beau moment de cohésion nationale, que les familles eurent garde de souligner et de porter à son actif : lui qui avait été critique envers le Père georges Vandenbeusch comme Nicolas Sarkozy l'avait été à l'encontre des journalistes qui compliquaient la vie du quai d'Orsay en se rendant dans des zones dangereuses pour y faire leur métier, il avait invité le prêtre, ex-otage, à faire partie de la délégation française qui l'accompagnait à Rome. Dans l'avion qui l'en ramenait, François Hollande décida de ralentir le tempo des lois sur des sujets clivants. Sa visite au pape François avait réveillé sa conscience sociale-démocrate. La séquence ouverte par le "pacte de responsabilité" (sans contrepartie) réclamait que cette conscience fût conséquente avec elle-même, des sujets économiques aux sujets "sociétaux". 55. Le recul de "la loi famille" est une victoire à la Pyrrhus. Encore faudrait-il s'assurer que ce recul de "la loi famille" soit conforme à l'intérêt général. Il n'y a que pour Béatrice Bourges que le refus de tout statut du beau-parent conforte l'autorité parentale. Béatrice bourges a au moins le mérite de la constance. Le statut du beau-parent n'aurait pas augmenté le nombre des divorces et aurait évité à bon nombre d'enfants de se retrouver dans des imbroglios juridiques ou des conflits d'intérêts ou d'autorité parentale inextricables. les enfants sont confrontés de plus en plus jeunes au divorce. Ils n'ont souvent pas dépassé l'âge de quatre ans que leurs parents refont leur vie. Les familles ont jugé de la première importance de faire beaucoup de bruit pour rien ou pour prévenir des mesures fantomatiques, comme on parle de membres fantomes... Ainsi, on peut supposer que la circulaire Tobira était bien un signal d'ouverture à la GPA, comme le PACS avait été institué en vue d'ouvrir le mariage aux homosexuels. Christine boutin avait eu un coup d'avance en affirmant cette certitude lors du débat sur le PACS. Que les familles aient voulu donner l'alarme n'entraîne pas qu'elles aient eu raison de crier "au feu" avant que soit allumé l'incendie. Or la Gestation Pour autrui ne pouvait pas être ouverte aussi longtemps que les intellectuels ayant voix au chapitre étaient divisés sur le sujet et, étant donné ce que la carrière de François Hollande doit à Lionel Jospin, l'un de nos derniers grands gouvernants, l'avis défavorable que donna sylviane agacinski n'était pas de nature à ce que l'on puisse passer outre. Il est amusant que la PMA ne soit plus un scandale que lorsqu'elle concerne un couple lesbien. Je me souviens du temps où elle s'appelait encore insémination artificielle et où elle secouait l'Eglise puisqu'elle coupait le cordon ombilical qui reliait symboliquement la Création à un acte sexuel, physiologique et amoureux. L'eglise s'est résignée à cette coupure symbolique ; même Béatrice Bourges fait bon marché de ce désordre dans la Création, pourvu qu'il ne sanctionne pas le désordre amoureux d'un couple saphique… Tant pis si on peut créer un homme artificiel, on n'a plus le droit d'être contre le clonage ! Encore, l'insémination artificielle cause-t-elle un préjudice plus grave que le clonage, car l'homologie cellulaire s'observe déjà dans la gémellité, et deux clones auraient beau reproduire un patrimoine génétique, la différence de deux destins signalerait deux âmes différentes et singulières ; tandis que, si mêlées que soient les raisons qu'ont un homme et une femme de s'accoupler, l'abstention de l'union charnelle désincarne l'homme et le délie du lien amoureux symbolique, faisant consister la finalité d'une existence dans un désir non qualifié. J'ai souvent exprimé, notamment dans une lettre au cardinal Vingt-trois (disponible à cette adresse : http://etudestorrentielles.blogspot.fr/2010/04/lettre-dun-pelerin-son-ordinaire.html, et) dont son secrétaire, mgr Eric de Moulins-Beaufort, aujourd'hui évêque auxiliaire de Paris, mavait accusé réception en me disant que le cardinal partageait beaucoup de mes préoccupations (et il était entré dans un certain détail), que l'Eglise avait perdu la bataille de l'avortement faute de s'être engagée dans une promotion active de l'adoption simple. L'obligation où se trouve un parent défaillant de renoncer à tout droit sur son enfant, voire à l'abandonner, prive de parents adoptifs un grand nombre d'enfants confiés à l'Asssistance publique. Cela entraîne une recherche de compensation de ces parents dans la seule adoption internationale, avec toutes les dérives que l'onsait, de la recherche eugéniste et lucrative de l'enfant parfait, aux limites du trafic d'enfants, par l'intermédiaire d'avocats véreux,pratiques qui n'ont rien à envier à la GPA, à la simple recherche de mise en valeur des parents adoptifs par l'adoption d'un enfantà l'exogamie accusée... La "loi famille" voulait mettre fin à cet abandon organisé des enfants, en ouvrant l'adoption simple aux enfants de parents défaillants. Cette disposition est de celles que les familles catholiques se réjouissent d'avoir ajournées sine die grâce au recul de "la loi famille". En cela, elles ne font que poursuivre une longue tradition. En effet, j'ai appris tout récemment que l'adoption fut proscrite depuis l'avènement du christianisme dans l'Empire romain jusqu'à la Révolution française qui en a rétabli le droit. C'est d'autant plus ahurissant que, par sa spiritualité, le christianisme avait tout lieu de promouvoir l'adoption, puisque la filiation baptismale des chrétiens était assimilée à une filiation par adoption de créatures qui devenaient Enfants de dieu à l'Image de l'Unique engendrée. Le christianisme, au nom duquel les familles catholiques militent vent debout contre le mariage homosexuel, a eu beaucoup moins de scrupules à laisser se pervertir le mariage chrétien, notamment en changeant la prescription, encore appliquée en terre d'islam, dans le prolongement de la coutume du premier livre saint, par laquelle c'était Jacob qui, en travaillant sept années durant sur les terres de son beau-père Laban, avait à doter Rachel et à mériter d'hériter de sa terre, et ce n'était pas au père des deux épouses de Jacob de doter ses filles et d'apporter dans leur trousseau une terre à leur mari. Je donnerai une dernière marque de l'hypocrisie des familles catholiques dans leur militantisme hystérique et réactionnaire. Se sentant acculés, certains parlementaires de leur bord avaient pris les devants et, contre toute attente, avaient fini par soutenir la demande des enfants nés sous X de retrouver leurs origines. Les amendements qu'ils avaient présentés à l'occasion du débat sur "le mariage gay" avaient été rejetés, mais le gouvernement comptait y revenir à l'occasion de l'examen de "la loi famille". Retrouvant toute leur arrogance, les familles ont refait savoir qu'il n'était pas question de permettre aux enfants adoptés d'avoir accès à leurs origines. Ils sont pour le primat du biologique ; selon eux, un enfant ne saurait être sans un père et une mère ; l'orphelin est tellement l'impensé de ces familles qu'ils mettent l'abandon dans le même sac et Moïse à la merpour qu'il ne puisse jamais être allaité par celle qui lui donna le jour à la demande de la fille du Pharaon. Un enfant a droit à un père et une mère, pourvu qu'il ne soit, ni pauvre, ni bâtard. Leur rancune est encore tenace contre les filles-mères et les enfants naturels, et il ne faut même pas entrer dans cette imagination profanatrice que papa puisse avoir été de la partie fine. C'est pur blasphème de suggérer que la Sainte Vierge est Notre-Dame des mères porteuses et que Jeanne d'Arc a vait sans doute un problème de genre… 56. Pourquoi je ne soutiendrai jamais la grève de la faim de béatrice Bourges… Béatrice bourges dit se battre pour les valeurs chrétiennes. Elle a fait une grève de la faim rebaptisé "jeûne spirituel" pour que l'on destitue françois Hollande. Son affaire était de traiter notre Président d'incapable. A l'en croire, c'était une sorte de Charles VI, le fou ! Elle eût dit qu'Hollande avait l'ahurissement d'un george bush dans sa guerre contre l'axe du mal, parce que les socialistes dérivent toujours dans l'atlantisme, tout le monde aurait compris. Elle eût dit que la succession gaullienne n'a cessé de se rétrograder, moins dans giscard et Mitterrand qui avait encore de la prestance, que depuis Chirac qui n'avait que de l'ambition, en passant par Sarkozy dont les gesticulations savaient se donner une importance historique, mais surtout dans la voie ouverte à des Hollande ou des copé, à des valls ou à des Wauquiez en qui l'on s'enfonce comme dans du beurre sans savoir à qui on a affaire, on l'aurait approuvée de se faire du mouron pour l'incarnation de notre nation par son personnel politique aux dents longues. Mais déclarer qu'un énarque est incapable est un peu fort de café, eu égard à la mécanique intellectuelle, si politiquement inactive soit-elle, qu'il faut mobiliser pour entrer, puis sortir de cette prestigieuse école. Mais surtout, je croyais que les valeurs chrétiennes en pinçaient pour la débilité, et voici qu'elles pourchassent les incapables et ne caressent les blessés de la vie que pourvu qu'ils sachent rester à leur place de démunis sans grade. 57. Les familles catholiques sont comme "SOS racisme". Les familles catholiques qui prennent Farida Belghoul pour une de leurs futures supplétives sont ses antiracistes de demain. Elles la décevront encore plus amèrement que ceux d'hier bien qu'elle doive s'apercevoir qu'elles ne se donnent pas la peine de lui faire croire qu'elles l'aiment. Car quelle est la déception qui a conduit Farida belghoul à être de ce combat-là ?Elle ne s'est jamais remise d'avoir été méprisée dans ses frères, puis trahie par les antiracistes, qui ont récupéré son initiative de "convergence 1984" anniversaire de "la marche des beurs" organisé par la base, et ont profité de l'occasion pour populariser la petite main qu'elle avait interdite à Harlem Désir et à Didier François de faire paraître devant elle. Farida belghoul s'est sentie mortifiée d'être récupérée par des cosmopolites qui auraient volontiers été proches d'elle si elle avait été une extension de leur narcissisme. Son dépit se lance aujourd'hui dans l'alliance et l'attraction des contraires, souvent plus riche d'être plus dense, mais qui retombe d'être sans lendemain. Car quand les forces purement réactionnaires, qui ont remporté une bataille, chercheront à en découdre si elles remportent la guerre,elles lui signifieront son congé. Le règlement de comptes risque d'être sanglant, et il n'est pas dit que farida Belghoul y laisse le plus de plumes, car les tartufes finissent par être pris au piège de leur insinération de tout ce qui brûle au service de leurimposture. A tout prendre, je préfère le front National ou Farida belghoul, parce qu'ils viennent du peuple, aux bourgeois contre-révolutionnaires qui, derrière leur combat soi-disant civilisationnel, n'aspirent qu'à substituer leur contre-révolution bourgeoise aux faiblesses de la révolution bourgeoise de 1789. 58. De quoi l'amertume de Farida Belghoul et de Dieudonné sont-elles ne nom ? De la polarisation sur l'étranger, qui s'est d'abord mutée en polarisation sur le racisme qui, à force d'être contre lui, a fini par le sécréter. Dans le propre camp des antiracistes, il fallait émanciper l'étranger, ce qui n'était qu'une façon élégante de dire qu'il fallait les "désarriérer". Les désarriérer, les "débarbariser", c'était les conformer à son propre modèle. La polarisation sur le racisme a eu pour effet qu'il n'y a eu plus d'ennemis que les ennemis de l'amour du prochain, c'est-à-dire les racistes, qui avaient le tort de l'imbécillité et qui ne voyaient pas l'évidente unité du genre humain derrière les petites différences culturelles ou pigmentaires. Pour dire "guerre à la guerre", on guerroyait contre ce qui l'avait toujours entretenu, les divisions entre nations, sans voir que la communauté internationale s'était dotée de moyens de pacification auxquels contrevenait essentiellement, non plus la vieille xénophobie, mais le facteur économique, qui rendaient les nations inégales devant la décision, et les modes d'ingérance des exfiltrations sans colonisation de leurs matières premières, pillées sans expropriation, ou de leur main d'œuvre, objet d'un nouvel esclavagisme. Or cette guerre faite aux anciens fauteurs de la guerre qu'étaient naguère les racistes, fut assortie de deux conséquences régressives :la première est la régression des guerres de religions en guerres de race. Dans cette guerre des races, Dieudonné ou le CRAN ne voient pas pourquoi ils ne réclameraient pas leur tribut. ON leur oppose qu'il ne faut pas tomber dans la concurrence victimaire ? Mais les premiers qui leur ont fait cette objection appartenaient à la communauté juive, qui doit le privilège représentatif relatif dont elle jouit à sa situation de victime historique. Dénier que d'autres pourraient bénéficier de ce statut revient à monopoliser la victimisation, ce qui est en partie justifié en ce que l'élection juive crée une névralgie de sacralité judéo-centré confirmée par toutes les religions du livre, qu'elles l'assument ou le dénient, qu'elles le veuillent ou non. Mais, à la longue, cette monopolisation et cette ignorance volontaire de l'autre en tant que victime finit par devenir inhumaine comme tout ce quine reconnaît pas l'existence de son vis-à-vis. Et elle aboutit à cette seconde conséquence régressive, que la liberté d'expression dégénère en liberté de haïr. C'est typiquement ce qui s'est passé dans l'affaire dieudonné. 59. Comment les antiracistes vivent-ils leurs propres valeurs ? Or il serait trop facile de tirer sur l'homme qui vient de tomber à terre avec un parachute doré de six cent mille euros. Passons sur le stupide arrivisme de son persécuteur de l'intérieur, celui-ci ne l'emportera pas au paradis électoral ! Mais alors qu'on est polarisé par l'étranger, est-ce qu'on laisse place à l'étranger parmi les représentations de la société de consommation ? Entendez-vous souvent prononcer des prénoms pas estampillés d'origine française dans la publicité ? Pas la peine d'aller chercher jusque dans les injonctions du marketing téléphonique où, si l'on n'a pas "un nom bien de chez nous", il est recommandé de le changer au début de la tirade que l'on débite comme une mitraillette, à donner juste envie au démarché asphyxié de raccrocher illico ! Je parierais que le prénom le plus souvent donné aux personnages masculins des scénarios publicitaires est celui de Paul, qui pourtant n'est plus guère porté. Coment s'intéresse-t-on aux jeux olympiques, comment les couvre-t-on ? Je croyais que l'idéal olympique était celui d'une amitié entre les peuples ; je m'aperçois que le compte rendu des compétitions ne fait état que de la performance des français. Si un français n'a pas la médaille d'or, on oublie tout simplement de dire qui a remporté l'épreuve. Le sport permet de confondre allègrement le nationalisme avec le chauvinisme. Comme le nationalisme est interdidt par crainte des cosmopolites qu'il ne devienne xénophobe, le sport offre une parenthèse chauviniste dans le nationalisme cosmopolite et adoptif ou de naturalisation, dont l'aventure de la création est interdite. Or il ne saurait plus y avoir de conscience nationale qui ne s'ouvre au métissage et au mélange, puisque le multiculturalisme est devenu une réalité inéluctable et de fait depuis la révolution des transports, qui permet aux voyages de former la jeunesse. Les biens virtuels vont certes plus vite que les personnes. C'est pourquoi la révolution des transports des biens et des ordres virtuels va plus vite que celle des personnes, et ce primat de la vitesse économique sur la vitesse humaine dessert le rapport humain dans les sociétés mondialisées. Mais qui couvre les jeux olympiques ? qui entretient la confusion du nationalisme avec le chauvinisme en empêchant l'identité nationale de se reconstituer en tenant compte de la réalité du voyage ? Les journalistes qui, en fait de vérifier leurs sources, regardent ce qu'on en dit sur Internet ; qui ne sont plus grands reporters dans les pays en guerre parce que c'est dangereux ; qui, quand ils bravent la peur de s'y rendre, ne le font que sous la protection de l'armée et en se logeant dans de grands hôtels réservés à la corporation mondialisée de leurs confrères bravant le danger ; dont la couverture, quand ils daignent se déplacer et sont correspondants de guerre ou correspondants permanents dans un pays même sans danger, se borne à donner, depuis le pays où ils sont envoyés, une revue de presse dudit pays. Les journalistes ont passablement contribué à orchestrer cette polarisation sur l'étranger, qui a eu pour conséquence régressive une recrudescence du racisme au sein de toutes les communautés, et la dégradation des guerres de religions en guerres de races, polarisation dont nous-même dénonçons être victimes, puisque nous sommes tombés dans le panneau d'analyser la situation en termes d'autochtones et d'étrangers. Or à quoi assiste-t-on en fait de ressources humaines au sein de la confrérie journalistique ? Il en va à peu près comme dans les écrans publicitaires : les derniers grands reporters sont souvent d'origine étrangère : "Pensez, c'est moins dangereux ! La protection consulaire s'activera un peu moins vite, les belligérents risquent même de les considérés comme des traîtres, mais que vaut un otage "étranger" ? Les derniers grands reporters sont souvent d'origine étrangère, il n'en est pas de même des têtes d'affiche que sont les présentateurs vedette. Quand par hasard on a quelquefois ouvert à "la diversité", il fallait que le type s'appelle Rachid Arab pour qu'il n'y ait pas péril d'erreur, ou soit un ressortissant des Dom-Tom, à qui on faisait l'aumône de le mettre à l'antenne bien qu'il fût noir, et on tenait à le/et à le lui faire savoir… 60. Appel à la civilisation ! Je demande à ceux qui s'illustrent dans de grands combats civilisationnels de relayer mon appel à la civilité des journalistes : Alors que, dans n'importe quelle autre conversation, il serait incivil d'interrompre son interlocuteur, j'aimerais savoir pourquoi l'interruption est le mot d'ordre de cette conversation qu'est l'interview, laquelle devrait au contraire, par souci de clarté, laisser l'homme politique aller au boutd'un raisonnement, or on l'interrompt quand il en est seulement à son premier point ! La chose serait compréhensible s'il s'agissait d'un tunnel en langue de bois, mais on repère la différence entre un raisonnement et un tunnel, à moins que les journalistes soient tellement dopés d'emphétamines qu'ils ne font plus la différence, "et qu'ça saute !"… On compte aussi sur les journalistes pour accroître le niveau d'instruction civique des citoyens, auxquels il se vante de faire "de la pédagogie" et qu'ils n'aiment pas qu'on traite avec des ressorts populistes. Je les prends au mot en appelant tous ceux qui sont engagés dans le combat civilisationnel à demander aux journalistes d'expliquer régulièrement à la population ce qu'est un scrutin municipal ou législatif, plutôt que d'être obmnubilé de savoir qui est en lice dans le combat personnel… J'appelle à la démocratie impersonnelle des idées au service d'un peuple personnalisé de personnes…

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