Pages

vendredi 28 février 2014

Contre l'Eglise vertueuse

Et pourtant, qu'est-ce que les catholiques ont aujourd'hui à proposer, en dehors du retour à la vertu? Quel est le ressort qui anime le retour en politique des catholiques, si ce n'est ce retour aux vertus morales qui vient cingler les "ligues de (contre)vertu"? Que nous chantent les catholiques, si ce n'est le bon vieux couplet: "O tempora, o mores"? Et pourquoi est-ce que ça réchauffe et que ça prend (car moi-même, ça me prend quelquefois)? Pourquoi va-t-on jusqu'à rêver que ce retour à la vertu pourra engendrer un nouveau "compromis national"? Or ce compromis, s'il est moralement vertueux dans sa fin, l'est-il dans ses moyens? Ceux-là mêmes qui l'auraient détestée chaudement se rallient à farida Belghoul qui trouve ce ralliement plus chaleureux que d'avoir été méprisée par ceux qui la détestaient froidement, on peut rêver mieux comme reprise chaleureuse de contact ou des hostilités... Que l'homme soit vertueux le rendrait-il moins peccamineux (depuis quand est-ce la vertu qui justifie)? Pourquoi dit-on en creux que c'est la vertu ou le néant (que l'on appelle "nihilisme" dans une très moderne inflation verbale et systématique)? En quoi est-on fondé à proposer par là un compromis national-vertueux? En quoi est-il capital que l'on revienne à des principes vertueux contre les valeurs subversives qui sanctionnent et viennent précéder les moeurs vicieuses de l'homme pécheur? Et si "le péchéest la place béante de Dieu", en quoi une société d'ordre et qui se croirait impeccable ne se révélerait-elle pas tellement imbue d'elle-même qu'elle aurait pris la place de Dieu? Questions qui valent d'être posées en ces temps de compromis vertueux. Et de compromis vertueux contre qui? Car c'est un autre danger de cette posture vertueuse de l'Eglise militante qui se croit triomphante: elle croit s'allier vertueusement contre la canaille à laquelle elle donne des noms: la maçonnerie, Manuel valls, Najat Valaut-bel Kacem. L'alliance vertueuse se fait moins en haine du péché que de certains pécheurs, dans la désignation de l'ennemi voué à la vindict publique. Enfin, n'est-il pas trop tard pour amorcer ce retour à la vertu (et constater cet a nachronisme est-il nécessairement tragique)? Est-ce que la recomposition n'est pas en effet la nouvelle donne? Et vouloir restaurer en dépit de la recomposition qui s'impose, n'est-ce pas oublier que les principes sont faits pour les hommes et non les hommes pour les principes? Bref, ne se fait-on pas plaisir à bon marché en proposant à grand bruit une société pharisienne contre des publicains corrupteurs? En ce cas, quoi de nouveau sous le soleil? Et ne le fait-on pas en se berçant de l'illusion qu'on combat pour la gloire... de dieu (et le salut du monde), sans avoir à en tirer aucun avantage personnel? Or cette apparente gratuité du combat ne cache-t-elle pas qu'on ne veut pas payer de sa personne en se convertissant dans un combat contre son propre péché et pour restaurer le pécheur, au lieu de quoi on s'enorgueillit de combattre contre le péché sans avoir à s'amender ni à restaurer qui que ce soit? Bien au contraire, ceux-là meêmes qui se plaignent de la pente vicieuse que prendraient nos moeursse lamentent aussi de devoir trop contribuer. Ils aiment dieu, ils n'aiment pas l'argent, et ils aiment encore moins le fiscalisme. "O tempora, o mores"! Est-il dit qu'on ne peut vivre qu'en se lamentant et en se battant la coulpe sur la poitrine de ses contemporains? Ou en croyant pouvoir se consoler dans la comparaison de ses péché mignons à leurs infâmes turpitudes? On se passe le mot comme ils se passent le joint: "Regardez comme je vaux mieux que cet affreux Peillon!"

jeudi 20 février 2014

Les petits inaperçus

61. Mikhaïl Gorbatchev disait lors d'un de ses voyages en France : "La France est le dernier des pays communistes." Hier soir, Jean Lassalle précisait plus à propos : "Personne n'aurait jamais cru qu'on réussirait en France à croiser le capitalisme américain et la bureaucratie soviétique" 62. Et aujourd'hui, 20 février, aux "matins" de "France culture", ce court dialogue entre Brice couturier et Vincent Peillon : Le journaliste : "Donc la démocratie a une idéologie, c'est le rationalisme ?" Le ministre : "Bien entendu." 63. Les grandes institutions, Eglise ou école, ont pris l'habitude de réfléchir sur elles-mêmes. Pendant qu'elles se spécialisent dans cet autocentrage (ou centrisme), l'Eglise fait moins de chrétiens et l'école moins d'élèves qui réussissent, ceux-ci ayant pourtant été déclarés "au centre du système". Le mot "système" a donc été lâché. L'école se dénonce comme un système et non comme une voie d'accès. A force de se penser en avant de ceux qu'elles servent et ce à quoi elles servent, les grandes institutions se sanctuarisent et deviennent des citadelles, qui ne laissent plus que des meurtrières ouvertes sur la vie, meurtries de ne plus passer. (L'un des grands débats de l'école, qui fut ouvert par Roger Ikor pour lutter contre l'influence des sectes, aboutit à la conclusion qu'elle devait s'ouvrir sur la vie, mais non pas à la vie.) 64. C'est au moment où le rapport PISA a pointé le système scolaire français comme l'un des plus inégalitaires du monde et un des plus "reproductifs" des inégalités sociales que l'école organise les ABCD de l'égalité, non pour réduire ce fossé qui ressortit à la lutte des classes, mais pour "déconstruire les stéréotypes de genre" tributaires de la lutte des sexes, pour promouvoir l'égalité entre les sexes à partir de l'école maternelle. C'est la dérive dérivative d'un système qui se réfléchit. Si cette réflexion s'était montrée efficace, depuis le temps que l'école réfléchit à la manière de lutter contre les inégalités (elle a même créé le collège unique pour cela), celles-ci ne continueraient pas à se creuser "Renvoyez l'ascenseur social, Il est bloqué !"

mardi 18 février 2014

Doit-on suivre Farida belghoul?

(Les inaperçus de l'actu, du n° 52 au n° 60). 52. Les enfants sont interdits de conservatisme. Faut-il suivre Farida Belghoul ? Pas trop lorsqu'elle parle du genre. Non pas que ses arguments n'aient aucun intérêt : l'offensive du genre est sans précédent. Elle provoque le révisionnisme peillonien : "La théorie du genre n'existe pas"... Elle fait réaliser des "expérimentations" sur des enfants dès l'école maternelle. Elle les fait lutter contre des stéréotypes que, par définition, ils ne peuvent pas avoir acquis puisque ce sont des enfants – Alain finkielkraut a raison de dire que les enfants n'ont pas des gueules de stéréotypes -. Lutter contre les stéréotypes dès la maternelle, c'est lutter contre la loi des muscles et des goûts naturels. Ce gouvernement n'aura pas son comptant tant que tous les petits garçons ne joueront pas à la poupée. Vincent Peillon colle les parents qui suivent Farida belghoul parce qu'ils dérogent à l'obligation scolaire, démontrant une fois de plus l'incohérence de ce droit obligatoire à l'éducation qui monte d'un cran :l'enjeu de l'école est de former des citoyens libres, c'est-à-dire des citoyens qui ne pensent pas comme avant... Bien que l'enfance soit conservatrice, car cet état de nécessité et de besoins cherche des cadres sécurisants, les enfants n'ont plus le droit d'être conservateurs, c'est interdit. La liberté, souvent évoquée, rarement octroyée, est, chez les cohercitifs moraux, liberté de choisir le bien ; elle est, chez les socio-libertaires, liberté de ne pas penser comme avant ; elle n'est, pour aucune des forces en présence dans ce combat de coqs, liberté d'exercer son jugement,et de penser selonson inclination. Le piège est donc que l'alternative réactionnaire à toutes les lois qui transfusent la théorie du genre à l'école maternelle n'est pas plus reluisante que ces lois. Que va-t-on opposer à la société du dérèglement moral ? Une société del'ordre moral, où les moeurs seront cadenassées comme enAfrique ou en russie, continent et Etta dans lesquels l'homosexualité est, non seulement pénalisée, mais réprimée de sévisses rarement dénoncés par ceux qui tempêtent contre les inversions gouvernementales. La répression non plus n'enrichit pas son homme. Il n'y a de richesse que dans la liberté. Mais les post-soixante-huitards ont peur de la liberté qu'ils n'ont pas assez chèrement conquise. Ils se sont retournés contre elle. Ou bien, jusqu'au boutistes, ils veulent orienter la libération sexuelle. Leurs adversaires réactionnaires craignent que tout cela ne nous désoriente. Contre le piège de cette fausse alternative, il faut prôner la libre construction de son comportement et de son identité sexuelle, hors des conditionnements psychiques ou politiques. Il faut refuser tous les tuteurs sociaux, aussi bien ceux qui font perdre ses repères à l'enfant avant qu'ils se soient mis en place, et puis qui se récrient contre la perte de la fertilité masculine ! Mais ces autres tuteurs ne valent pas mieux, qui entretiennent la fabrique à névroses et la fermentation des refoulements. La société n'est pas là pour nous faire la morale, elle vaut mieux en tant que substrat d'humanité qui nous fait tenir ensemble. 53. Une fraternisation qui couve bien des désillusions. Faut-il suivre Farida belghoul ? Au moins peut-on lui accorder le crédit de la sincérité. Je ne suis pas sûr que ce soit le cas des familles catholiques qui l'attirent dans leur nasse avec leur miel de guêpes. On a noté qu'il se trouvait peu de suiveurs de son "jour de retrait" dans leur rang. Or, si cette initiative a contrarié françois Hollande, c'est qu'il avait sous-estimé combien l'électorat musulman qui, avec celui du front National et de françois bayrou,avait assuré son élection, se sentait mystifié par les guerres du Mali et de la Centrafrique et les menaces siriennes. Cet électorat n'a pas seulement cessé de lui être acquis, il est irrécupérable. Le jour de retrait n'est qu'une goutte d'eau… Les familles catholiques, elles, qui ne feront jamais partie de l'électorat hollandais, sont trop heureuses que farida belghoul fasse le sale boulot à leur place : elles qui se désolent que, le lendemain des gardes à vue, leur progéniture arrive en retard à l'école, n'aurait jamais organisé un jour de retrait, ça va sans dire ; mais s'il devait arriver que les enfants de ceux qui suivent Farida belghoul soient inquiétés, ce ne seraient pas eux qui se cotiseraient pour leur payer une abée à Stanislas, les familles sont tellement pressurées… 54. C'est François qui a fait reculer Hollande. Les familles catholiques sont très fières de s'attribuer le recul du gouvernement sur "la loi famille". En fait de recul, il est purement cosmétique et tient seulement dans le révisionnisme peillonien qui, contre toute évidence, nie l'existence de la théorie du genre. L'examen des dispositions de la "loi famille" sera morcelé et ajourné. Il sera ajourné, PUISQUE les familles se représentaient cette loi comme le surplomb de la PMA et de la GPA sur le mariage homosexuel. Au moment où François Hollande voulait affirmer son virage social-démocrate, il ne pouvait pas ne pas l'appliquer à la gestion des clivages. La sociale démocratie n'aime pas les clivages, parce que ceux-ci obligent à trancher de façon binaire, entre le "oui" et le "non", et qu'ils contiennent en eux-mêmes un appel au référendum. Or la "sociale démocratie" croit que les corps intermédiaires doivent suppléer le peuple et se méfie du référendum qu'elle appelle plébiscite. L'antisarkozysme de François Hollande n'était pas de composition quand il lui reprochait dans la campagne d'avoir clivé la France. François Hollande s'est heurté à la fronde du front des familles à l'occasion d'une réforme pour laquelle il croyait que l'opinion était mûre, il a clivé la société, faisant du sarkozysme sans l'avoir prémédité. Il n'avait pas vu que la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe avait une logique référendaire. Mais si François Hollande avait consenti à soumettre cette loi au référendum, les familles qui le conspuaient n'en auraient pas été plus satisfaites. Nullement populistes, elles auraient répondu que la morale ne se met pas aux voix. Ces familles appartiennent à ce que les inventeurs de l'adjectif "sociétal" appellent "l'ultradroite". L'ultradroite n'est pas l'extrême droite populiste. Elle est plus radicalement et plus sordidement cynique. Même si les circonstances avaient permis de filer la métaphore entre le mitterrandisme d'après le tournant de la rigueur et cette loi "sociétale" votée et promulguée au début du quinquennat, François Hollande n'aurait pas pu s'en tirer par un subterfuge comme celui qu'avait trouvé françois Mitterrand avec "le référendum sur le référendum". Les familles avaient fait reculer le Charentais machiavélique devant cette réforme contre laquelle sa propre éducation le heurtait. Elles n'ont pas fait reculer François Hollande, comme elles le croient pour s'abuser. Ce qui a fait reculer françois Hollande aux dires de ceux quifurent du voyage et notamment Jean-Pierre Mignard, ami proche du Président, ce fut sa visite au pape François, son homonyme. Durant sa conférence de presse, le Président eut la maladresse de renfrogner son hôte en disant qu'il pouvait être "utile". Il n'en avait pas moins profité de cette visite au Vatican pour favoriser un beau moment de cohésion nationale, que les familles eurent garde de souligner et de porter à son actif : lui qui avait été critique envers le Père georges Vandenbeusch comme Nicolas Sarkozy l'avait été à l'encontre des journalistes qui compliquaient la vie du quai d'Orsay en se rendant dans des zones dangereuses pour y faire leur métier, il avait invité le prêtre, ex-otage, à faire partie de la délégation française qui l'accompagnait à Rome. Dans l'avion qui l'en ramenait, François Hollande décida de ralentir le tempo des lois sur des sujets clivants. Sa visite au pape François avait réveillé sa conscience sociale-démocrate. La séquence ouverte par le "pacte de responsabilité" (sans contrepartie) réclamait que cette conscience fût conséquente avec elle-même, des sujets économiques aux sujets "sociétaux". 55. Le recul de "la loi famille" est une victoire à la Pyrrhus. Encore faudrait-il s'assurer que ce recul de "la loi famille" soit conforme à l'intérêt général. Il n'y a que pour Béatrice Bourges que le refus de tout statut du beau-parent conforte l'autorité parentale. Béatrice bourges a au moins le mérite de la constance. Le statut du beau-parent n'aurait pas augmenté le nombre des divorces et aurait évité à bon nombre d'enfants de se retrouver dans des imbroglios juridiques ou des conflits d'intérêts ou d'autorité parentale inextricables. les enfants sont confrontés de plus en plus jeunes au divorce. Ils n'ont souvent pas dépassé l'âge de quatre ans que leurs parents refont leur vie. Les familles ont jugé de la première importance de faire beaucoup de bruit pour rien ou pour prévenir des mesures fantomatiques, comme on parle de membres fantomes... Ainsi, on peut supposer que la circulaire Tobira était bien un signal d'ouverture à la GPA, comme le PACS avait été institué en vue d'ouvrir le mariage aux homosexuels. Christine boutin avait eu un coup d'avance en affirmant cette certitude lors du débat sur le PACS. Que les familles aient voulu donner l'alarme n'entraîne pas qu'elles aient eu raison de crier "au feu" avant que soit allumé l'incendie. Or la Gestation Pour autrui ne pouvait pas être ouverte aussi longtemps que les intellectuels ayant voix au chapitre étaient divisés sur le sujet et, étant donné ce que la carrière de François Hollande doit à Lionel Jospin, l'un de nos derniers grands gouvernants, l'avis défavorable que donna sylviane agacinski n'était pas de nature à ce que l'on puisse passer outre. Il est amusant que la PMA ne soit plus un scandale que lorsqu'elle concerne un couple lesbien. Je me souviens du temps où elle s'appelait encore insémination artificielle et où elle secouait l'Eglise puisqu'elle coupait le cordon ombilical qui reliait symboliquement la Création à un acte sexuel, physiologique et amoureux. L'eglise s'est résignée à cette coupure symbolique ; même Béatrice Bourges fait bon marché de ce désordre dans la Création, pourvu qu'il ne sanctionne pas le désordre amoureux d'un couple saphique… Tant pis si on peut créer un homme artificiel, on n'a plus le droit d'être contre le clonage ! Encore, l'insémination artificielle cause-t-elle un préjudice plus grave que le clonage, car l'homologie cellulaire s'observe déjà dans la gémellité, et deux clones auraient beau reproduire un patrimoine génétique, la différence de deux destins signalerait deux âmes différentes et singulières ; tandis que, si mêlées que soient les raisons qu'ont un homme et une femme de s'accoupler, l'abstention de l'union charnelle désincarne l'homme et le délie du lien amoureux symbolique, faisant consister la finalité d'une existence dans un désir non qualifié. J'ai souvent exprimé, notamment dans une lettre au cardinal Vingt-trois (disponible à cette adresse : http://etudestorrentielles.blogspot.fr/2010/04/lettre-dun-pelerin-son-ordinaire.html, et) dont son secrétaire, mgr Eric de Moulins-Beaufort, aujourd'hui évêque auxiliaire de Paris, mavait accusé réception en me disant que le cardinal partageait beaucoup de mes préoccupations (et il était entré dans un certain détail), que l'Eglise avait perdu la bataille de l'avortement faute de s'être engagée dans une promotion active de l'adoption simple. L'obligation où se trouve un parent défaillant de renoncer à tout droit sur son enfant, voire à l'abandonner, prive de parents adoptifs un grand nombre d'enfants confiés à l'Asssistance publique. Cela entraîne une recherche de compensation de ces parents dans la seule adoption internationale, avec toutes les dérives que l'onsait, de la recherche eugéniste et lucrative de l'enfant parfait, aux limites du trafic d'enfants, par l'intermédiaire d'avocats véreux,pratiques qui n'ont rien à envier à la GPA, à la simple recherche de mise en valeur des parents adoptifs par l'adoption d'un enfantà l'exogamie accusée... La "loi famille" voulait mettre fin à cet abandon organisé des enfants, en ouvrant l'adoption simple aux enfants de parents défaillants. Cette disposition est de celles que les familles catholiques se réjouissent d'avoir ajournées sine die grâce au recul de "la loi famille". En cela, elles ne font que poursuivre une longue tradition. En effet, j'ai appris tout récemment que l'adoption fut proscrite depuis l'avènement du christianisme dans l'Empire romain jusqu'à la Révolution française qui en a rétabli le droit. C'est d'autant plus ahurissant que, par sa spiritualité, le christianisme avait tout lieu de promouvoir l'adoption, puisque la filiation baptismale des chrétiens était assimilée à une filiation par adoption de créatures qui devenaient Enfants de dieu à l'Image de l'Unique engendrée. Le christianisme, au nom duquel les familles catholiques militent vent debout contre le mariage homosexuel, a eu beaucoup moins de scrupules à laisser se pervertir le mariage chrétien, notamment en changeant la prescription, encore appliquée en terre d'islam, dans le prolongement de la coutume du premier livre saint, par laquelle c'était Jacob qui, en travaillant sept années durant sur les terres de son beau-père Laban, avait à doter Rachel et à mériter d'hériter de sa terre, et ce n'était pas au père des deux épouses de Jacob de doter ses filles et d'apporter dans leur trousseau une terre à leur mari. Je donnerai une dernière marque de l'hypocrisie des familles catholiques dans leur militantisme hystérique et réactionnaire. Se sentant acculés, certains parlementaires de leur bord avaient pris les devants et, contre toute attente, avaient fini par soutenir la demande des enfants nés sous X de retrouver leurs origines. Les amendements qu'ils avaient présentés à l'occasion du débat sur "le mariage gay" avaient été rejetés, mais le gouvernement comptait y revenir à l'occasion de l'examen de "la loi famille". Retrouvant toute leur arrogance, les familles ont refait savoir qu'il n'était pas question de permettre aux enfants adoptés d'avoir accès à leurs origines. Ils sont pour le primat du biologique ; selon eux, un enfant ne saurait être sans un père et une mère ; l'orphelin est tellement l'impensé de ces familles qu'ils mettent l'abandon dans le même sac et Moïse à la merpour qu'il ne puisse jamais être allaité par celle qui lui donna le jour à la demande de la fille du Pharaon. Un enfant a droit à un père et une mère, pourvu qu'il ne soit, ni pauvre, ni bâtard. Leur rancune est encore tenace contre les filles-mères et les enfants naturels, et il ne faut même pas entrer dans cette imagination profanatrice que papa puisse avoir été de la partie fine. C'est pur blasphème de suggérer que la Sainte Vierge est Notre-Dame des mères porteuses et que Jeanne d'Arc a vait sans doute un problème de genre… 56. Pourquoi je ne soutiendrai jamais la grève de la faim de béatrice Bourges… Béatrice bourges dit se battre pour les valeurs chrétiennes. Elle a fait une grève de la faim rebaptisé "jeûne spirituel" pour que l'on destitue françois Hollande. Son affaire était de traiter notre Président d'incapable. A l'en croire, c'était une sorte de Charles VI, le fou ! Elle eût dit qu'Hollande avait l'ahurissement d'un george bush dans sa guerre contre l'axe du mal, parce que les socialistes dérivent toujours dans l'atlantisme, tout le monde aurait compris. Elle eût dit que la succession gaullienne n'a cessé de se rétrograder, moins dans giscard et Mitterrand qui avait encore de la prestance, que depuis Chirac qui n'avait que de l'ambition, en passant par Sarkozy dont les gesticulations savaient se donner une importance historique, mais surtout dans la voie ouverte à des Hollande ou des copé, à des valls ou à des Wauquiez en qui l'on s'enfonce comme dans du beurre sans savoir à qui on a affaire, on l'aurait approuvée de se faire du mouron pour l'incarnation de notre nation par son personnel politique aux dents longues. Mais déclarer qu'un énarque est incapable est un peu fort de café, eu égard à la mécanique intellectuelle, si politiquement inactive soit-elle, qu'il faut mobiliser pour entrer, puis sortir de cette prestigieuse école. Mais surtout, je croyais que les valeurs chrétiennes en pinçaient pour la débilité, et voici qu'elles pourchassent les incapables et ne caressent les blessés de la vie que pourvu qu'ils sachent rester à leur place de démunis sans grade. 57. Les familles catholiques sont comme "SOS racisme". Les familles catholiques qui prennent Farida Belghoul pour une de leurs futures supplétives sont ses antiracistes de demain. Elles la décevront encore plus amèrement que ceux d'hier bien qu'elle doive s'apercevoir qu'elles ne se donnent pas la peine de lui faire croire qu'elles l'aiment. Car quelle est la déception qui a conduit Farida belghoul à être de ce combat-là ?Elle ne s'est jamais remise d'avoir été méprisée dans ses frères, puis trahie par les antiracistes, qui ont récupéré son initiative de "convergence 1984" anniversaire de "la marche des beurs" organisé par la base, et ont profité de l'occasion pour populariser la petite main qu'elle avait interdite à Harlem Désir et à Didier François de faire paraître devant elle. Farida belghoul s'est sentie mortifiée d'être récupérée par des cosmopolites qui auraient volontiers été proches d'elle si elle avait été une extension de leur narcissisme. Son dépit se lance aujourd'hui dans l'alliance et l'attraction des contraires, souvent plus riche d'être plus dense, mais qui retombe d'être sans lendemain. Car quand les forces purement réactionnaires, qui ont remporté une bataille, chercheront à en découdre si elles remportent la guerre,elles lui signifieront son congé. Le règlement de comptes risque d'être sanglant, et il n'est pas dit que farida Belghoul y laisse le plus de plumes, car les tartufes finissent par être pris au piège de leur insinération de tout ce qui brûle au service de leurimposture. A tout prendre, je préfère le front National ou Farida belghoul, parce qu'ils viennent du peuple, aux bourgeois contre-révolutionnaires qui, derrière leur combat soi-disant civilisationnel, n'aspirent qu'à substituer leur contre-révolution bourgeoise aux faiblesses de la révolution bourgeoise de 1789. 58. De quoi l'amertume de Farida Belghoul et de Dieudonné sont-elles ne nom ? De la polarisation sur l'étranger, qui s'est d'abord mutée en polarisation sur le racisme qui, à force d'être contre lui, a fini par le sécréter. Dans le propre camp des antiracistes, il fallait émanciper l'étranger, ce qui n'était qu'une façon élégante de dire qu'il fallait les "désarriérer". Les désarriérer, les "débarbariser", c'était les conformer à son propre modèle. La polarisation sur le racisme a eu pour effet qu'il n'y a eu plus d'ennemis que les ennemis de l'amour du prochain, c'est-à-dire les racistes, qui avaient le tort de l'imbécillité et qui ne voyaient pas l'évidente unité du genre humain derrière les petites différences culturelles ou pigmentaires. Pour dire "guerre à la guerre", on guerroyait contre ce qui l'avait toujours entretenu, les divisions entre nations, sans voir que la communauté internationale s'était dotée de moyens de pacification auxquels contrevenait essentiellement, non plus la vieille xénophobie, mais le facteur économique, qui rendaient les nations inégales devant la décision, et les modes d'ingérance des exfiltrations sans colonisation de leurs matières premières, pillées sans expropriation, ou de leur main d'œuvre, objet d'un nouvel esclavagisme. Or cette guerre faite aux anciens fauteurs de la guerre qu'étaient naguère les racistes, fut assortie de deux conséquences régressives :la première est la régression des guerres de religions en guerres de race. Dans cette guerre des races, Dieudonné ou le CRAN ne voient pas pourquoi ils ne réclameraient pas leur tribut. ON leur oppose qu'il ne faut pas tomber dans la concurrence victimaire ? Mais les premiers qui leur ont fait cette objection appartenaient à la communauté juive, qui doit le privilège représentatif relatif dont elle jouit à sa situation de victime historique. Dénier que d'autres pourraient bénéficier de ce statut revient à monopoliser la victimisation, ce qui est en partie justifié en ce que l'élection juive crée une névralgie de sacralité judéo-centré confirmée par toutes les religions du livre, qu'elles l'assument ou le dénient, qu'elles le veuillent ou non. Mais, à la longue, cette monopolisation et cette ignorance volontaire de l'autre en tant que victime finit par devenir inhumaine comme tout ce quine reconnaît pas l'existence de son vis-à-vis. Et elle aboutit à cette seconde conséquence régressive, que la liberté d'expression dégénère en liberté de haïr. C'est typiquement ce qui s'est passé dans l'affaire dieudonné. 59. Comment les antiracistes vivent-ils leurs propres valeurs ? Or il serait trop facile de tirer sur l'homme qui vient de tomber à terre avec un parachute doré de six cent mille euros. Passons sur le stupide arrivisme de son persécuteur de l'intérieur, celui-ci ne l'emportera pas au paradis électoral ! Mais alors qu'on est polarisé par l'étranger, est-ce qu'on laisse place à l'étranger parmi les représentations de la société de consommation ? Entendez-vous souvent prononcer des prénoms pas estampillés d'origine française dans la publicité ? Pas la peine d'aller chercher jusque dans les injonctions du marketing téléphonique où, si l'on n'a pas "un nom bien de chez nous", il est recommandé de le changer au début de la tirade que l'on débite comme une mitraillette, à donner juste envie au démarché asphyxié de raccrocher illico ! Je parierais que le prénom le plus souvent donné aux personnages masculins des scénarios publicitaires est celui de Paul, qui pourtant n'est plus guère porté. Coment s'intéresse-t-on aux jeux olympiques, comment les couvre-t-on ? Je croyais que l'idéal olympique était celui d'une amitié entre les peuples ; je m'aperçois que le compte rendu des compétitions ne fait état que de la performance des français. Si un français n'a pas la médaille d'or, on oublie tout simplement de dire qui a remporté l'épreuve. Le sport permet de confondre allègrement le nationalisme avec le chauvinisme. Comme le nationalisme est interdidt par crainte des cosmopolites qu'il ne devienne xénophobe, le sport offre une parenthèse chauviniste dans le nationalisme cosmopolite et adoptif ou de naturalisation, dont l'aventure de la création est interdite. Or il ne saurait plus y avoir de conscience nationale qui ne s'ouvre au métissage et au mélange, puisque le multiculturalisme est devenu une réalité inéluctable et de fait depuis la révolution des transports, qui permet aux voyages de former la jeunesse. Les biens virtuels vont certes plus vite que les personnes. C'est pourquoi la révolution des transports des biens et des ordres virtuels va plus vite que celle des personnes, et ce primat de la vitesse économique sur la vitesse humaine dessert le rapport humain dans les sociétés mondialisées. Mais qui couvre les jeux olympiques ? qui entretient la confusion du nationalisme avec le chauvinisme en empêchant l'identité nationale de se reconstituer en tenant compte de la réalité du voyage ? Les journalistes qui, en fait de vérifier leurs sources, regardent ce qu'on en dit sur Internet ; qui ne sont plus grands reporters dans les pays en guerre parce que c'est dangereux ; qui, quand ils bravent la peur de s'y rendre, ne le font que sous la protection de l'armée et en se logeant dans de grands hôtels réservés à la corporation mondialisée de leurs confrères bravant le danger ; dont la couverture, quand ils daignent se déplacer et sont correspondants de guerre ou correspondants permanents dans un pays même sans danger, se borne à donner, depuis le pays où ils sont envoyés, une revue de presse dudit pays. Les journalistes ont passablement contribué à orchestrer cette polarisation sur l'étranger, qui a eu pour conséquence régressive une recrudescence du racisme au sein de toutes les communautés, et la dégradation des guerres de religions en guerres de races, polarisation dont nous-même dénonçons être victimes, puisque nous sommes tombés dans le panneau d'analyser la situation en termes d'autochtones et d'étrangers. Or à quoi assiste-t-on en fait de ressources humaines au sein de la confrérie journalistique ? Il en va à peu près comme dans les écrans publicitaires : les derniers grands reporters sont souvent d'origine étrangère : "Pensez, c'est moins dangereux ! La protection consulaire s'activera un peu moins vite, les belligérents risquent même de les considérés comme des traîtres, mais que vaut un otage "étranger" ? Les derniers grands reporters sont souvent d'origine étrangère, il n'en est pas de même des têtes d'affiche que sont les présentateurs vedette. Quand par hasard on a quelquefois ouvert à "la diversité", il fallait que le type s'appelle Rachid Arab pour qu'il n'y ait pas péril d'erreur, ou soit un ressortissant des Dom-Tom, à qui on faisait l'aumône de le mettre à l'antenne bien qu'il fût noir, et on tenait à le/et à le lui faire savoir… 60. Appel à la civilisation ! Je demande à ceux qui s'illustrent dans de grands combats civilisationnels de relayer mon appel à la civilité des journalistes : Alors que, dans n'importe quelle autre conversation, il serait incivil d'interrompre son interlocuteur, j'aimerais savoir pourquoi l'interruption est le mot d'ordre de cette conversation qu'est l'interview, laquelle devrait au contraire, par souci de clarté, laisser l'homme politique aller au boutd'un raisonnement, or on l'interrompt quand il en est seulement à son premier point ! La chose serait compréhensible s'il s'agissait d'un tunnel en langue de bois, mais on repère la différence entre un raisonnement et un tunnel, à moins que les journalistes soient tellement dopés d'emphétamines qu'ils ne font plus la différence, "et qu'ça saute !"… On compte aussi sur les journalistes pour accroître le niveau d'instruction civique des citoyens, auxquels il se vante de faire "de la pédagogie" et qu'ils n'aiment pas qu'on traite avec des ressorts populistes. Je les prends au mot en appelant tous ceux qui sont engagés dans le combat civilisationnel à demander aux journalistes d'expliquer régulièrement à la population ce qu'est un scrutin municipal ou législatif, plutôt que d'être obmnubilé de savoir qui est en lice dans le combat personnel… J'appelle à la démocratie impersonnelle des idées au service d'un peuple personnalisé de personnes…

La geste centrafricaine du croissant de lune

(NDLR): Nous publions ce texte, bien que nous demeurions en désaccord partiel avec son auteur, pour des raisons que nous avons déjà exprimées, car il nous paraît qu'il en prend à son aise avec la rigueur de l'information. Mais l'auteur croit en la parole enchanteresse, et ce qu'il écrit enchante son rêve de bédouinisation nomade d'une Afrique "circulairement" et "séculairement" traversée par des "marchands" musulmans qui la feraient tenir et en constitueraient le ciment. Nous croyons de notre devoir de faire précéder cette publication de ce chapeau réprobateur et nous tenons à nous en excuser auprès de son auteur, qui est aussi notre ami.) Torrentiel, Dans la mesure où tu as consigné dans ton blog les autres développements sur le sujet, il faut pas que je laisse en suspens, quoi que le temps me manque. L'histoire des migrations fait largement partie des propagandes des uns ou des autres, en Afrique, voire ailleurs. Migration nord-sud, sud-nord, ou sur la même lattitude, quand des factions s'affrontent, il est courant qu'on désigne le vis-à-vis comme un nouvel arrivant. Or, il y a des nouveaux arrivants, mais ça fait pas tout. Au Centre-Afrique, il y a probablement des Musulmans venus récemment de pays voisins, mais ça veut tout dire et rien dire, ce truc. Il semblerait que la majeure partie soit d'installation séculaire, ou de circulation séculaire. L'actuel président de Côte d'Ivoire, je ne suis pas son partisan, mais lui disputer l'Ivoirité n'a pu se faire qu'en se fondant sur un fait franchement mineur, il est né hors du pays, en effet, dans un des pays voisins, je ne sais plus au juste. Pour autant, il descend d'une lignée royale du pays, selon France-Culture, alors qu'il soit né à l'étranger, franchement, qu'est-ce que ça change? En Cöte d'Ivoire, il y a des migrants, mais pas seulement. Et en plus de ça, il y a eu un usage forcené de la thématique de l'Ivoirité et de l'étrangeté, de la part du parti qui tenait pour l'ancien président. Donc, il y a des migrants récents, d'autres plus anciens, tellement anciens qu'on peut les qualifier d'autochtones, et des interpénétrations infinies. Un pays a le droit de régler sa politique migratoire, voire de n'avoir aucun courant, un gel complet du peuplement, pourquoi pas, ça se tient sur le plan du droit. Mais en revanche, une faction politique n'a pas le droit d'abuser de cette thématique pour exclure hors du champ national et citoyen, des gens qui s'y trouvent depuis des siècles. Sans compter qu'en Afrique, l'état civil est très discutable, des tribus chevauchent des frontières etc. Peu m'importe le président du pays qui se nomme en toute francophonie, la Côte d'Ivoire sans se rebaptiser, mais son procès en Ivoirité, selon mes sources est aussi peu valable que si on reprochait au premier raïs de Tunisie d'être un Lybien, il l'était par sa mère, il y a vécu longtemps, savoir s'il est né sur le sol Lybien... On pourrait aller jusque-là mais y croirait-on sérieusement? Autrement, il y a des Noirs, voire des communautés et des tribus Noires au Maghreb, avec leur influence culturelle, il y a des tribus de Noirs jusqu'en Iraq, dira-t-on qu'ils sont migrants? Concernant l'Iraq, des factieux anti-Shiites ont rendu tous les shiites Perses, et Alexandre Adler enfonce le clou, il embouche la trompette, il insinue la non-Arabité des shiites d'Irak, est-ce que ça a le sens commun? Dans ces conditions, puisque l'égypte était sheiite avant l'Irak, on dira que l'égypte est non-arabe? On peut aller loin comme ça. Pourtant l'histoire répond que le sultan Salah Ed-Dine l'Haayoubide est de naissance Kurde, va-t-on le révoquer pour ça? Si Dominique de Vilpint n'aimait pas le thème de l'Ivoirité, c'est qu'on en abusait, au point qu'on aurait déchu de citoyenneté pratiquement la moitié du peuplement du pays. Et la rengaine selon laquelle les Arabes d'Afrique du Nord sont des envahisseurs, que les vrais autochtones sont les purs Amazirophones au demeurant peu nombreux, puisque les tenants de ces fadaises ne sont à l'aise qu'en Français. D'ailleurs, il n'y a pas plus de vrais Arabes Sémites au Maghreb, ce qui domine le plus, c'est l'Arabo-Berbère, aufond, les Maghrébins sont des Nords-Africains vaguement Arabisés de sang, plus Arabisés de culture. Y compris en ethnologie pure, on ne retient comme pertinent que le type Arabo-Berbère, plus ou moins définissable. Pourquoi le désarmement des seuls Musulmans au Centre-Afrique? Le ministre Français de la défense l'a avoué lui-même, avec la misérable excuse que la faction Musulmane était alors, supérieurement armée. Après, à l'entendre, il aurait fallu désarmer les autres. Sauf qu'entre temps, les forces Françaises ont découvert leur inutilité, n'ont plus agi, ont besoin de la protection des Africains pour eux-mêmes patrouiller dans la capitale, ont besoin de guides touristiques, autrement dit. Tant vaudrait mieux opérer le retrait, sauf qu'on n'ose pas avouer le revers militaire, on n'ose pas avouer la dépréciation de la parole de la France, de la parole de l'élysée et des faussaires de l'élysée, ça, joint à d'autres échecs, le parti Sio-Franc-Maçon risque sa tête. Perso, si ce parti, qui est de gauche et de droite pouvait sentir la terre trembler sous ses pieds, si la peur gagnait ses entrailles, je m'en réjouirais. Or, il semble bien à certains signes qu'il commence à perdre ce que tu nommes la bataille du verbe, quand il rétrograde sans l'avouer en matière d'enseignements scolaire d'une certaine morale, sa morale à lui. J'ai l'intuition que ce parti dénaturé et non Français, qui abuse du sceptre et du trésor depuis des décennies, j'ai l'intuition que ce parti perd l'intelligence des choses, il pourrit par la tête, à force de solliloquer, il croit avoir raison, ce qui le porte à prendre des décisions douteuses. Ce parti ne représente pas la France mais une fraction qu'on pourrait dire l'anti-France, gauche et droite confondus, j'entends, ces gens massèrent dans l'ambiguïté, je ne vois pas comment on fait pour ne pas voire leur indignité au gouvernement de la France. Je crois que la faute militaire est la faute de trop. Or, ce qui arrive au Centre-Afrique étair relativement prévisible, médiatisation confessionaliste, désarmement assymétrique, démission du président intérimaire et la nomination stupide d'une femme. Ce que la France avait à faire, c'était d'obtenir une résolution qui oblige les parti-prenantes à une co-gouvernance, sous peine de sanction. A mon avis, les factions en présence eussent fini par se plier à l'injonction, étant tous les deux chétifs aucun n'étant capables de gerrer seul le pays. Je rapelle que la force militaire des deux factions était vraiment chétives, peu de charrerie, apparemment pas d'aviation du tout, pas de missiles et d'artillerie de distance. Maintenant, au Centre-Afrique, toute autorité est méprisée, la puissance a perdu sa prestance, du fait de l'impertinence de ses décisions, comme l'érection d'une présidente, sourire si c'était pas si tragique. Plus aucun frein devant la brutalité, comment, mais comment la France a-t-elle pu croire qu'une femme serait obéie dans un pays en guerre? Impuissante, elle assista aux violences qui semble-t-il ont redoublé sitôt sa nomination. Si cette dame comprenait bien son pays, si elle aimait vraiment son peuple, elle devait refuser sa nomination. Mais ce doit être une acculturée comme il uy en a tant, l'aculturation et l'aveuglement coûtent cher en l'ocurrence. Sa nomination était comme le signal de l'absence d'autorité, comme la validation de l'anarchie. Dans ces conditions de faillite de l'autorité, maintenant, même si on pouvait désarmer tout le monde, confisquer toutes les armes à feu, à supposer qu'on le puisse, ce qui est fantômatique, eh bien, on aurait un pays où la brutalité l'emporterait, brutalité de la machette, oui. On aprovisionne le pays en hâte et on dispose des stocs de vivre dans les localités, avant que la saison des fortes pluies ne rendent les routes difficiles. Mais l'anarchie régnant, il y a de fortes chances que les stocs soient pillés. Ce pays est habituellement dans l'auto-suffisance, mais l'état de guerre a nui à l'agriculture, et le départ des commerçants et paysans du Nord, notamment des éleveurs, laisse le Centre-Afrique en pénurie et en carence de distribution. Or, si on sait comment créer l'anarchie, on ne sait pas du tout comment remettre de l'harmonie. Pour restaurer l'harmonie, il faut un acte d'autorité, un acte qui tranche. Pourquoi pas un Musulman et Un Chrétien, puisqu'on s'est mis à parler comme ça, maintenant, tous les deux chefs de guerre, pourquoi ne déposeraient-ils pas la présidente sans coup férir ni discussion, pour restaurer l'ordre perdu et faire partir la France et les idées planantes de la France? L'entente virile entre deux chefs, le Musulman comme chef de cabinet, puisque les chrétiens sont plus nombreux, bien que les premiers ministres dans les situations de co-gouvernance aient souvent un pouvoir réel supérieur à celui du président. Deux vrais patriotes, n'y a-t-il pas deux patriotes de valeur en Centre-Afrique, capable d'un coup d'état salvateur, qui mettrait en même temps fin à l'anarchie et à l'ingérance? Première mesure, rebaptiser le pays, comme l'aix haute-Volta, c'est juste indispensable. Croissant de lune.

dimanche 16 février 2014

Modestie centrafricaine, éléments de réponse sous-informée

(par le torrentiel) Croissant de lune, Je trouve ton message, m'apprête à le lire dans son intégralité, mais commence par sauter sur le premier mot : j'aurais commis un "lapsus" en disant que les minorités musulmanes qui avaient "sustenté" le dernier coup d'Etat étaient des migrants. Je n'ai fait que reprendre l'information qui circule. Ces migrants habitent le centre afrique de ^raîche date. Leur agrégation dans le pays ne s'est pas faite sans heurt. L'esprit conquérant de ces populations et l'esprit factieux de ces terres africaines a beaucoup nui à leur installation. D'où cette rivalité actuelle, apparemment. Je te rappelle que le recours à "l'ivoirité" a été le fait des Ivoiriens, sous l'oeil désapprobateur, mais impuissant de dominique de villepin négociant les accords de Marcoussis. Autrement dit, la "préférence nationale" serait valable dans ces pays mal délimités, mais qui n'en ont pas moins, pour certains, comme la côte d'Ivoire, le centre afrique et d'autres, acquis une conscience nationale. J'ignore si Alassane Ouattara est d'une lignée royale du pays, j'en doute fort. Ce que je sais, c'est qu'il a été empêché de se présenter à l'élection présidentielle ivoirienne à défaut d'ivoirité. Or il était le candidat de la "communauté internationale" ou, si tu préfères, du mondialisme ou de "l'Empire". Il a pu finalement parvenir à ses fins. Son régime ne peut pas être plus brutal que le régime précédent ; pourtant, on y fait état de privilèges mafieux, mais la vie a l'air plus douce que sous Laurent Gbagbo. Donc les mondialistes ne se trompent pas toujours. Je veux bien acquiescer à tout ce que tu dis de l'africain musulman, mais j'ai l'impression que tu le tires de ton propre fonds et du transfert de représentations que tu fais par rapport à la société musulmane idéale, dont tu exportes le modèle en afrique. tu ne me parais pas connaître l'afrique beaucoup mieux que moi qui ne l'ai approché que par ses gens d'ambassades, dans divers bars africains, quelquefois plus ou moins clandestins, que j'ai fréquentés. J'en ai retiré une vision nécessairement tronquée et un peu parisienne, complétée de l'"afrique religieuse" que je connais également un peu, mais tout ça ne nous dit pas l'afrique profonde. D'autant que l'Arabe et le noir d'afrique sont relativement étrangers l'un à l'autre et s'entendent souvent fort mal ; ou, pour employer un mot dont je commence à croire qu'il faudrait le bannir de son vocabulaire à de très rares exceptions près, ils sont racistes l'un envers l'autre. Tu écris : "Qu'une faction ou l'autre ait eu l'avantage, les marchés étaient tenus, les marchands circulaient. L'atteinte aux marchands, c'est une atteinte aux Musulmans, parce que dans ce pays, on est à peu près sûr que quiconque tient étalage est Musulman ou presque." Cette vision d'une afrique autarcique et vivrière ne correspond malheureusement pas à la réalité de l'économie africaine, même s'il vaudrait mieux pour l'Afrique qu'il en aille ainsi. Là où ton raisonnement approche de la propagande, c'est qu'il tourne à ce syllogisme : l'Afrique est une économie marchande ; les marchands sont toujours musulmans ; donc il faut toujours défendre les musulmans en afrique. Ca ne tient pas, d'abord parce que ce n'est qu'un raisonnement qui fait fi de la réalité non marchande de cette économie trop peu vivrière ; ensuite parce qu'à ce compte, pourvu qu'ils approvisionnent leurs concitoyens, tout marchand plus ou moins implanté dans le pays pourrait terroriser les populations sans qu'on n'ait rien à y redire, comme la vengeance dont tes marchands musulmans implantés de fraîche date font l'objet semble démontrer que ç'a été le cas. Enfin, dans le grand "souk dans le désert" que tu nous décris, seuls les musulmans tiendraient échope ou à peu près. C'est méconnaître tout à fait l'atavisme marchand universellement réparti dans toutes les sociétés dont l'économie repose sur le lieu qu'est le marché. En Israël, il y a autant de juifs que d'Arabes qui vendent les mêmes choses dans nombre de marchés de villes à dominante palestinienne, mais à quartier juif prolétaire. Tu nous parles de l'Afrique comme si s'y promenaient les tribus de marchands des premiers pays berbères. L'Afrique est un peu plus moderne que l'image d'epinal que tu décris. Quant à tes reproches à la france, admets tout d'abord qu'ils sont de principe. Quoi que la France fasse ou ne fasse pas, tu trouveras à y redire. Sur le point de l'ingérance, certes, l'ingérance est un mal en soi, nous sommes à peu près d'accord là-dessus. Mais conviens en ce cas qu'on a fait à la france le reproche de ne pas s'être ingéré au rwanda et que ç'aurait été sa principale contribution au génocide, outre qu'elle n'aurait pas cessé d'armer la communauté génocidaire Sur le point de la confessionalisation médiatique, tu commets une erreur chronologique. Ces distinguos entre chrétiens et musulmans n'ont été émis qu'après le commencement de l'intervention française et de la force africaine, aux effectifs plus nombreux. C'a été une explication à destination du public français pour gommer le caractère ethnique du conflit en le confessionalisant. Ca s'est révélé contreproductif, parce que l'ancienne puissance coloniale a donnéé l'impression de prendre par principe le parti chrétien. Or le contraire s'est révélé en côte d'Ivoire, donc cette pétition de principe ne fonctionne pas systématiquement, même si elle a également joué au Mali, où il faudrait être sûr que le prétexte invoqué n'était qu'un prétexte, à savoir que certaines minorités ne se comportaient pas en talibans, mais là comme ailleurs, l'alliance des Nords-maliens paraissait composite. Tu feins de croire que le discours médiatique français est le même de France inter à RFI, la seule de nos radios qui soit beaucoup écoutée en afrique. Je n'ose croire que c'est parce que tu n'as jamais écouté RFI ou même regardé "france 24" qui est beaucoup moins caricaturale que la version publicisée par le quai d'Orsay à destination du public français. La raison en est simple : l'Africain connaît l'Afrique, et lui servir une version confessionnelle d'un conflit plus compliqué ne prendrait tout simplement pas auprès de lui. Je ne suis pas sûr que l'influence de la france soit toute-puissante sur les parlementaires centre-africains dans le choix de leur présidente. Je dis qu'elle n'est pas toute-puissante, je ne suis pas naïf au point de la croire nulle. Autre contre-vérité par rapport aux informations dont je dispose : les forces françaises ne se sont pas repliées loin de la capitale, elles ne se sont jamais déployées ailleurs, compte tenu de leur trop petit nombre. Quant à savoir si les forces d'interposition ont tué, tu n'en sais rien et moi non plus, donc tu parles dans le vide, en fonction de tes préjugés, parce que tu n'admets pas que des "casques bleus" puissent occasionner des morts, a fortiori quand ceux-ci sont théoriquement dirigés par une ancienne puissance coloniale, qui n'est pas numériquement supérieure. Maintenant, dans le cas d'espèce, je trouve de la dernière maladresse que la france ait prétendu prendre la tête de cette opération. J'y vois un effet de plus de la gauche mollettiste incarnée par François hollande, atlantiste et néo-colonialiste. Donc tu ne me feras pas dire du bien de cette intervention. Mais autre chose est de n'en pas dire du bien, autre chose est de la diaboliser par principe, parce qu'elle est française, et parce que tu veux faire fi du monde tel qu'il est en attendant qu'il s'organise en "démocratie de nations". Je rappelle que "la brutalité libérée de l'africain profond" n'est à cette heure pas musulmane. Se pose donc la question du désarmement. Comment se fait-il, étant donné la pauvreté militaire des forces d'interposition, que ceux-ci se soient laissés désarmer et pas les milices dites chrétiennes ? De même, au terme de quel chantage le Président putschiste a-t-il démissionné sitôt que la france est entrée en action ? On peut y voir une terreur post-coloniale, mais on imagine aisément que le chantage a été plus subtil. La question du désarmement est plus mystérieuse. Au résultat, on imagine qu'il a été "assymétrique". Or la force d'interposition était à la fois impuissante et divisée. Donc coment ce désarmement s'est-il déroulé ? Au terme de quel marché, respecté par les uns et manifestement pas par les autres ? comment une force d'interposition chétive a-t-elle pu imposer ce marché et comment l'a-t-elle fait respecter ? Comment est-il possible qu'un camp se soit fait duper et l'autre n'ait rien voulu déposer ? Voilà sur quoi il faudrait avoir des informations documentées. En quoi l'OCI devait-elle intervenir dans un pays qui ne relevait pas de son précarré ? L'OUA aurait dû être apte à se charger seule du conflit, mais elle n'y parvient pas mieux que la ligue arabe ne parvient à imposer ses solutions dans les pays qui la concernent. D'où cet appel résignés à l'ingérance. Or pays africains et arabes ont une diplomatie qui devrait respecter leurs concitoyens en ne planquant pas leurs valises diplomatiques pleines de billets dans les pays qui s'ingèrent. Il tient à ces diplomaties de ne pas entrer dans le jeu concussionnaire qui leur est proposé. Si tu es équilibré, tu dois autant souhaiter les moraliser que moraliser le dominant parce qu'il est dominant. La responsabilité est toujours réciproque. Les personnes que tu prends la main dans la valise ne sont pas des opprimés sans culture. Ils sont très cultivés et ne se sentent pas obligés à leur responsabiliité d'élites. C'est comme ça qu'à la suite de circulaires très favorables aux étudiants étrangers, tu te retrouves en Ile-de-France avec plus de médecins béninois et sénégalais qu'au sénégal et au Bénin. Voilà un vrai mal africain, qui n'a rien à envier à l'inertie verbeuse des diplomaties arabes en terre palestiniienne. Le mal vient d'abord de là. C'est une vision post-coloniale beaucoup trop facile que d'en faire porter la responsabilité à la France ou à l'Occident. Tu veux que la france soit "scripturaire" de l'afrique ? Elle le demeure ; mais pourquoi les élites africaines ou arabes se réfugient-elles en France, si ce n'est par indifférence patriotique ou, comme en Algérie, par crainte qu'il soit porté atteinte à l'intégrité physique de certains réfugiés au cas où ils voudraient revenir ? Comment le caractère inédit de cette situation ne t'étonne-t-il pas, que des vainqueurs trouvent refuge chez les vaincus qu'ils ont combattu avec l'ardeur de lajeunesse ! Le problème est d'abord là et pas ailleurs. Etant donné que le coup d'etat égyptien est un véritable scandale, je me désolidarise de la diaspora copte en france, dont ce que j'ai entendu a pris fait et cause pour ce coup d'etat, et je comprends a priori la décision des "frères musulmans" d'avoir entrepris la lutte armée sans me prononcer sur "la marche islamique", car j'aimerais être sûr qu'elle soit l'amie du genre humain, ce qui ne me paraît jamais le sort des religions fédérées, il y a là comme une impossibilité historique, du moins on n'a jamais connu de précédent favorable. le torrentiel

Centrafrique et autres

(par le Croissant de lune) Torrentiel, A lire ton dernier message à propos du Centre-Afrique, j'ai relevé ce lapsus révélateur, tu sembles considérer que les Musulmans d'Afrique sont partout des migrants. Ils sont probablement plus mobiles, mais la qualification de migrants signifie qu'on change de pays, remarques, ils changent de pays, souvent, et alors. Ce lapsus révèle quoi, qu'au fond, tu es bien Christiano-centré, que l'élément Musulman est migrant par nature. Tu sais bien l'abus qu'on en a fait en Côte d'Ivoire de cette thématique, au point de programmer de déchoir de nationalité des gens sur lesquels on ne peut pas prouver la citoyenneté Ivoirienne, laquelle est peu démontrable, d'ailleurs. L'actuel Président de la Côte est ce qu'il y a de plus autochtone, issu d'une lignée royale du pays. Mettons qu'il y ait en Côte d'Ivoire un certain nombre de migrants, mais l'Afrique est un continent de migration naturelle. Et les Musulmans de Côte d'Ivoire sont eux aussi, mieux adonnés au commerce que leurs vis-à-vis, c'est eux qui mettent le mieux en valeur les plantations, même s'ils n'en sont pas propriétaires. Je n'ai pas dit que le Musulman du Centre-Afrique a une origine Bédouine, juste qu'il est plus aproprié à l'activité marchande, ce qui sous-entend qu'il subit une influence culturelle Arabo-Berbère fût-elle lointaine. Cette apropriation au commerce et activités marchandes va avec une production supérieure, parce qu'il faut produire du surplus si on veut vendre. En gros, et c'est pas politiquement correct, l'Africain profond ne se rend qu'à des marchés proches s'il a du surplus, mais il ne veut produire que le strict nécessaire pour survivre d'un jour à l'autre. C'est shématique, mais interroges des gens qui connaissent l'Afrique, ils te le confirmeront. Quant à l'Africain qui vit une certaine influence culturelle Arabo-Musulmane, celui-là, il produira un peu plus pour avoir de quoi vendre et se rendre au marché. L'Africain profond, considère en gros, que ce n'est pas bien d'aimer autant la vie, au point de travailler autant et de produire autant, ce qui compte c'est un loisir, qui se compose de palabres, chants et danses, mais qui n'est pas qu'un loisir, parce qu'il est mêlé d'invocations, aspect religieux, bien qu'on soit sur la marge entre religieux et profane. L'Afro-Musulman, lui, aime les loisirs, mais le marché est un loisir. Avec l'avantage de mêler un loisir à la production, au minimum, il faut produire plus que ses propres besoin vitaux pour avoir le droit de vendre. Il y a aussi une influence climatique, si on est vraiment sur l'équateur, la chaleur intense et l'extrême humidité surtout, ne permettent pas de tenir marché, parce que les marchandises se gâtent vite. Quand on abat une bête, il faut la consommer le jour même, très vite la mettre à cuire, authentique, interroges les gens. Les gens du Nord bénéficient d'un climat plus sec, on peut garder plus longtemps les produits alimentaires, on peut les conserver ou les vendre. Le Centre-Afrique n'est pas encore en plein équateur, en tout cas, son relief le soustrait à un climat d'humidité malsaine, c'est pour ça que j'écrivais que c'est mieux que le Rwanda. Mais il lui faut des marchands et distributeurs. Or, la minorité Musulmane semble avoir quitté totalement le pays. Il en est réduit à être ravitaillé par avion, réduit à la distribution humanitaire caritative et dégradante. Qu'a fait la France, quels sont mes reproches? L'ingérance d'abord, c'est un mal en soit, ceci est un axiome, sinon, qu'on le démonte et le déconstruise. Jusqu'à présent, les situations d'ingérance semblent produire plus de mal que de bien à tous propos, que ce soit immédiat ou différé. Mais avant cela, la France a médiatisé beaucoup trop dans le sens de la confessionalité du conflit, le caractère confessionel n'était pas si évident, maintenant, il l'est. Avant, c'était une lutte de factions, opposant une faction du Nord à dominante Musulmane, à une faction du Sud à dominante Christiano-Animiste. Ceci n'allait pas sans des luttes entre des clans du Sud entre eux, des clans du nord entre eux. Mais qu'une faction ou une autre l'emporte, il n'y avait pas ce qu'il y a maintenant, c'est-à-dire une lutte entre populations. Qu'une faction ou l'autre ait eu l'avantage, les marchés étaient tenus, les marchands circulaient. L'atteinte aux marchands, c'est une atteinte aux Musulmans, parce que dans ce pays, on est à peu près sûr que quiconque tient étalage est Musulman ou presque. Or, quand la France médiatise, elle exerce une autorité morale ou immorale comme on voudra, la France médiatique est entendue partout, c'est ça qu'il faut comprendre. Si le Centre-Afrique connaissait des luttes entre factions, peu confessionelles, du moment que la France a une lecture confessionaliste du conflit, elle en fait un conflit réellement confessionel. La France est entendue dans les pays pauvres d'Afrique, un peu comme si on écoutait une prof, il faut bien comprendre ça. Ceci veut dire qu'on se fait plaisir à peu de frais, quand on déclare des choses du genre que la voix de la France porte loin. C'est vrai qu'elle porte loin, mais ça devrait aller avec plus de responsabilité. J'entends par là, que du moment que la voix de la France porte au loin, quand la France agit sur les autres, elle doit au minimum parler vrai. Parler vrai au sens vrai du mot, pas au sens de la mode Sarkozi, parler vrai, dire la vérité. La France, à cause de son influence est à la fois aimée et détestée, il y a des moments où elle fait un mal immense sans s'en rendre compte, ou sans vraiment vouloir s'auto-analyser. Je n'ai rien contre que la France soit entendue de loin, à condition qu'elle pourchasse en elle toute trace d'ambiguïté, c'est bien le moins qu'on attend d'une donneuse de leçons, c'est ce qui est le plus difficile à la France, cousue d'ambiguïté. L'impartialité Française, tant vantée dès les débuts, n'a trompé personne, ici même. Il y eut désarmement assymétrique, lequel joint à la médiatisation lamentable et confessionaliste était comme un signal, on exposait les Musulmans du pays en proie. Cet aspect fut agravé, lorsque cette France imaginative, a eu l'idée d'élever une femme à la présidence transitoire du pays, elle fut désobéie voire bravée dès le début, parce que la parité ça marche pas encore en Afrique... On a tué des gens sous ses yeux, le jour de son investiture, tout se passe à présent, comme si elle n'existait pas. A priorie, n'importe qui, doué de bon sens, aurait pensé que dans le pays déchiré, il fallait un homme ayant de l'autorité sur les forces armées. Mais la France se raconte sa propre vie et voudrait à toute force projeter ses rêves sur les autres, dommage pour Caroline Fourest, mais ça marche pas. Donc, le pays est sans autorité, pratiquement sans gouvernement, du moment que les forces officielles ou semi-officielles ont traitée la présidence par-dessus la jambe. Et après, il y a un truc que je ne m'explique pas, toi non plus, je pense. Tu vois, moi, je ne crois pas, mais pas du tout que l'ingérance Française n'ait produit aucune victime Centre-Africaine, combien la France a tué de Centre-Africains, tu le sais, toi? Ne me réponds pas qu'elle n'a tué personne, ça c'est pas possible, ou alors, il faut le prouver. Et ça, c'est très grave, on a l'impression que les vies ne se valent pas. C'est vrai que très vite, les forces Françaises se sont cantonnées dans la capitale, devant la résistance des Musulmans. Dans la capitale même, elles n'ont plus patrouillé, sauf en étant protégées, je dis bien protégées de forces Africaines, alors à quoi ça sert? On va dire que le seul fait de se maintenir sans utilité, uniquement pour ne pas perdre la face, alors que tout le monde le sait, c'est une atteinte grave au prestige militaire Français, qui va de pair avec le prestige moral, puisque la parole de la France est bonne à traîner dans la boue. C'est totalement surréaliste, le protecteur est protégé, ce qui veut dire que les exactions se commettent très librement, faute d'autorité de la présidente et faute d'efficacité militaire Française. S'il s'agit de vengeances, c'est possible, on ne peut exclure que les Musulmans du pays sont peut-être une minorité un peu privilégiée, aptitudes au commerce mais pas seulement. Mon impression, c'est que ce n'est pas que de la vengeance, c'est hélas pas politiquement correct, mais la situation a libéré la brutalité de l'Africain profond. Les Musulmans désarmés et montrés en coupables plus ou moins en raison de leur Islamité, puis l'érection stupide d'une présidente, avec l'incapacité militaire Française que tout le monde a vu. Qu'une force aussi chétive ne suffisait pas, on le savait depuis le début, ou on savait probablement que la sollution n'était pas là. La sollution était une co-gouvernance, appuyée sur une éventuelle action conjointe de l'O-U-A et de l'O-C-I. S'agit-il d'une erreur Française, faute du gouvernement? A priorie je répondrais que non, la situation ne relevait pas d'un genre d'&action comme ça, l'ingérance n'était pas apropriée, si tant est qu'elle soit jamais apropriée nulle part. Je dis à priorie, mais hélas, je me demande si la France actuelle ne pourrit pas par la tête, si des décisions graves de ce genre ne sont pas prises à la légère sur l'impulsion de ces intellectuels faussaires et imposteurs qui infestent les médias et la cour du président pâle. J'aimerais bien me tromper, mais hélas, il me semble bien toucher du doigt le fond du problème Français, on pourrit par la tête. Dans ces conditions, si d'aventure on poursuivait la France devant la Justice Internationale dont elle est une artisanne acharnée, je dirais pourquoi pas, ça serait le bon moment d'enfoncer le parti Sio-Franc-Maçon qui a trop abusé du sceptre et du trésor de France. Je ne sais pas, mais j'ai bien l'impression que d'ici quelques jours, on entendra parler de ces poursuites, je le pressens. Que je passe à tout-à-fait autre chose, l'égypte longue, patrie première et mère des patries, il s'y passe des choses. C'est heureux et malheureux en même temps. Une partie des Frères Musulmans est passée à la lutte armée. En même temps, comme c'était prévisible, le hizb-En-Nour, le parti prétendu de la lumière quant à lui, met ses forces au service du général qui s'est fait maréchal par lui-même. Ah, le fameux sheik Raslan, ennemi de la démocratie, accompagne le régime militaire dans sa répression. Tout ça était prévisible, tyrannie laïco-Salafiste comme je le pressentais. Ce qui l'était moins, c'est que les Frères soient passées à la lutte armée. On croyait, et d'ailleurs on leur en faisait reproche, qu'à force de faire de la politique ils seraient incapables d'accepter la brutalité réelle de la situation. Il n'en est rien, c'était juste oublier que les Frères Musulmans d'égypte, se sont levés les premiers en 1948 et que ce sont leurs volontaires qui ont fait le plus d'action contre l'ennemi Sioniste, ce sont leurs volontaires qui furent le plus efficaces. Voilà pourquoi j'ai qualifié le mouvement des Frères et la sensibilité "Frères Musulmans" de "Gaullisme de la nation". Cette composante n'est pas une faction, parce que son action est fédérative, et en ce sens, elle est la plus légitime d'autorité, la plus légitime à rassembler les sabres, la seule qui puisse éventuellement négocier une alliance. C'est malheureux, parce que la configuration territoriale de l'égypte se prête mal aux luttes armées, pays plat et sans profondeur, difficile à défendre. Parce que l'égypte seule n'est pas défendable ni viable, comme le répète Haïkel Ahmed, l'égypte ne peut se protéger et se nourrir qu'en fédérant d'autres autour d'elle. L'historien a dit ceci, "Je vois l'unité Arabe comme l'intérêt strictement national de l'égypte". Sans ça, le pays est dépourvu de défense et de ressources fortes, très peuplé qui plus est. Les intérêts vitaux de l'égypte, si même on voulait la prendre au sens de l'état-nation d'aujourd'hui, ses intérêts vitaux sont dans le panarabisme, voire le panislamisme. Mener la lutte armée dans les conditions égyptiennes est difficile, mais je suppose que les Frères ont évalué leur décision en voyant qu'elle ne fera pas plus de mal que ce qu'il y a maintenant. Savoir s'ils peuvent faire agir des sympathisants dans les profondeurs de l'armée, s'ils parviennent à une situation de résistance suffisante, on peut s'attendre à des soulèvements populaires opportuns, même si on entrevoit de lourds sacrifices. La lutte des égyptiens s'inscrit dans un environnement régional évident de lutte armée, mieux vaut que les Frères en soient l'axe central, c'est de leur dignité. Si les Frères ont vraiment cru à la démocratie, oui, ils l'ont trop cru, et ils n'ont pas voulu voire ce qui se passait, aveuglement volontaire. Exemple, il est évident pour tout le monde que le raïs Morsi a été élu avec un score bien supérieur à ce qui fut annoncé, j'ai jamais cru aux 52%. On était déjà aux débuts du coup d'état, et on a fait comme s'il n'y avait pas endiguement. Les gens étaient si heureux qu'ils voulaient le croire, au point qu'un jour, j'ai entendu un sheik dire que l'unité politique de la Oumma est plus proche qu'on ne croit, parce qu'avec la liberté, rien n'est impossible. C'était vrai sur le papier, la vraie liberté donnerait l'unité de la nation recouvrée, c'est absolument juste, mais on n'en est pas là. Est-ce que cette longue marche Islamique sera très coûteuse? Bien entendu, hélas, peut-être plus coûteuse que la longue marche Chinoise. Y a-t-il une autre issue? Oui, la résignation, qui est une autre forme de la mort. A propos de l'expérience Chinoise, à propos de la longue marche, le Général De Gaulles a écrit en substance, que tout était exclu sauf l'extrême. Il pourrait en aller de même concernant la nation des Musulmans. Croissant de lune

mercredi 5 février 2014

L'inaperçu du jour

Je ne comprendrai jamais comment les partis dits de gouvernement peuvent affirmer sans se déjuger, à la fois qu'il veulent inverser la courbe du chômage, et diminuer le nombre de fonctionnaires pour réduire la dépense publique. Cette incohérence est aggravée par le "pacte de responsabilité",, où l'Etat s'engage auprès du patronat à réduire la dépense publique, donc à diminuer le nombre de ses fonctionnaires, en lui demandant de créer un million d'emplois, donc de faire le contraire de ce qu'il fait en allégeant le coût du travail pour faire baisser la dépense publique et respecter sa part du "pacte de responsabilité".

Le gaullisme et la mythologie politique (partie II)

Réponse au Croissant de lune dont la réaction figure en commentaire au pied de l'article précédent: rétractation impossible. Ce texte est brute. Il s'est imposé à moi cette après-midi, comme la nécessité de réfléchir une bonne fois pour toutes à ce que je pensais du gaullisme, objet pour lequel je suis sujet à alternances. Je l'ai écrit, posté, envoyé à vous, à quelques militants gaullistes célèbre ou inconnus, je l'ai publié sur mon blog, dont tout est supprimable, à condition que l'on sache s'y prendre, ce n'est donc pas pour cela que la rétractation est impossible. Moi-même, je me suis demandé pourquoi j'avais commis cet écrit, quand la première réaction que j'ai recueillie à son contact fut qu'on ne voyait pas où je voulais en venir. Je me suis dit : "Cet ami a raison", à quoi mène cette description qui dresse un constat historique sans en tirer aucune leçon, ni pour le passé, quitte à faire de l'histoire fiction, ni pour le présent ? Je m'en vais donc brièvement expliquer les leçons que j'en tire, et cet ajout constitue un autre texte, il ne vaut pas rétractation. Je ne reviendrai pas sur ce que j'ai dit de l'inversion de l'ordre de la réflexion et de l'action, c'est le ressort profond de cette empreinte du gaullisme dans son aspect négatif et y compris négateur. Comme, en général, on croit qu'il faut réfléchir avant d'agir et on n'entend pas qu'il faut croire pour comprendre avant de comprendre pour croire, on ne s'aperçoit pas que l'action est spontanément antérieure à la réflexion ou, si tu préfères, que "les mots précèdent la pensée". Cela m'incite à te détromper, croissant de lune : tu crois à "la parole efficace", écris-tu. Libre à toi, mais la "Parole efficace" n'est pas le Logos. Le Logos ne relève pas de "la pensée magique". Ce n'est en rien une volonté qui a aussitôt et comme par magie le pouvoir de se réaliser, ce qu'en jargonnnant, on appelle une "parole performative". Le Logos sait que les mots ne font que penser pour LUi, que la pensée est intérieure à la parole, parce qu'elle prend la forme de sa parole, que la Pensée est une volonté formée très logiquement, ce qui permet à l'objet qu'elle crée d'être conforme à sa détermination. Le Logos ne relève pas de "la pensée magique", c'est une volonté qui a la forme de sa parole, et qui forme de même en acte ce qu'elle veut. Redescendons de là. "Mais le mythe n'est pas mort puisqu'on continue de pratiquer le "story telling". Ce qui permet de confondre le "story telling" avec le mythe, c'est que celui-ci a intériorisé dans l'expression qui le désigne, à la faveur de cette empreinte du gaullisme, le fait qu'il "raconte des histoires", ment pour l'emporter, fait de la rhétorique au sens vulgaire, et rabaisse la sphère politique dans celle de la dramaturgie, Le mythe ne se survit pas dans le "story telling". La preuve, il est anglo-saxon... Pour le passé, le gaullisme n'aurait pas dû aller jusq'uà confesser l'inversion de l'ordre de la réflexion et de l'action qui était indispensable en son temps, mais il aurait dû se dénoncer comme mythologie après l'occupation, pour assurer la continuité de l'Etat, ne pas permettre que l'Etat réel soit à jamais délégitimé et finalement mis en fiction. Il devait enfin le faire pour incarner l'Etat dans le réel. Il devait, comme le colonel Rémy, dire que la france avait eu besoin sous l'occupation du bouclier et de l'épée. Il devait assumer le bouclier comme récit et l'épée comme roman. Ce faisant, il pouvait dire que le récit avait été médiocre et que le roman avait été sublime. Il devait expliquer que le roman seul était vrai et que le récit s'était contenté d'être réel. Il devait distinguer l'ordre de la réalité et celui de la vérité, distinction constamment présente à l'esprit de de gaulle, comme l'a montré Paul-Marie coûteaux, mais qui est devenue nocive à force d'être tue, et d'être tue sans raison politique, si ce n'est de complaire à la vanité du général, par cet homme qui la connaissait. Le gaullisme historique ne l'a pas fait, n'en parlons plus ? si, parlons-en, justement, car c'est d'avoir été tue que la distinction entre le monde visible et l'ordre intelligible a fini par être nocive. On ne saurait non plus la passer sous silence parce que l' gaullisme figure comme chef d'oeuvre le plus exposé, étant tout proche de nous, à l'inventaire des armes de la France. C'est qu'il suffit pour le présent de faire ce que le gaullisme historique n'a pas fait. Et il est essentiel au préalable de se situer par rapport au gaullisme, comme objet le plus récent et à ce jour dernier de notre inventaire national. Il est nécessaire de se situer au regard de la mythologie du gaullisme en ce qu'elle continue de nous hanter, c'est-à-dire de nous obséder au sens négatif. elle nous obsèdera positivement quand un politique, ami de son pays, la France, osera lui dire que le gaullisme est une mythologie, que cette mythologie a sauvé la vie de la france, comme toujours, le mythe est vivant et sauveur ; qu'elle a simplement manqué à se faire connaître en son temps comme mythologie. C'est seulement de cette manière que l'on conservera intacte et qu'on gardera respectueusement la mémoire du gaullisme.

Le gaullisme et la mythologie politique

Je ressens le général de Gaulle comme le dernier des grands mythologues politiques. Ce qui veut premièrement dire qu'après lui, la mondialisation risque d'avoir tellement rationnalisé la politique qu'il sera très difficile à un nouveau roman national d'émerger. Quand on sait que le national socialisme relevait plus du roman national que de l'idéologie, on ne va pas regretter la mort des romans nationaux. Loin de moi de sous-entendre que le roman national que nous a proposé d'écrire avec lui le général de gaulle ait quelque caractère commun avec le national socialisme. Il échappe à l'analogie parce qu'il est venu puiser aux sources les plus profondes de la France : sources moins druidiques (la tradition druidique est plus thaumaturge qu'une mythique du rapport de forces)qu'humaniste : revenir à la vocation de la France, "princesse des contes de fée", mais surtout, comme fille aînée de l'Eglise, "maîtresse des arts, des armes et des lois". Cela étant, si le gaullisme est à vue séculière la dernière geste qui ait participé de la mythologie, la mondialisation n'en porte pas toute la responsabilité. Car il se peut que le gaullisme ait donné un coup mortel à la mythologie politique. En quoi ? Pour une raison très simple et quasiment procédurière : le gaullisme participait d'une mythologie réflexive, d'une mythologie qui savait qu'elle était dans le mythe alors que toutes les mythologies antérieures mettaient action et réflexion dans le bon ordre : elles agissaient d'abord et se réfléchissaient ensuite. Elles écrivaient d'abord leur histoire, puis s'apercevaient que c'était une légende. De gaulle a probablement démystifié la mythologie en inversant l'ordre des processus actantiels et réflexifs. Cette démystification est le mal que le gaullisme a fait à la France, mal qui, sur l'échelle de temps où cette mythologie s'est exercée, a été infiniment moindre que celui duquel le gaullisme libérait la France ; mais qui, sur le temps long, peut avoir donné le coup mortel à ce que puissent se réveiller les mannes de Michelet, pour que la France continue d' écrire son histoire selon son génie, selon l'esprit de son national humanisme et/ou universalisme.

mardi 4 février 2014

"A l'aztèque, Croissant", première chronique cannibale

Nom de nom, tu as mangé un chat, Croissant de lune ! tout cela ne serait rien si tu n'avais pas fait rôtir notre Félin avant que cela n'arrive et si tu ne croyais pas aux vertus de "La parole efficace". Or il se trouve que notre félin est un fonctionnaire qui se laisse dévorer come il paierait sa facture EDF. !alors, qu'est-ce qui nous reste ? Tout d'abord, l'incrédulité : on ne peut pas croire qu'un ancien condisciple de la reine du Danemark, ayant des moerus si polissées dans sa chambre où on ne se réunissait pas pour faire des parties fines, mais plutôt pour apprendre la langue, une "petite" était en train de rôtir", pas de quoi se faire les dents... C'était le premier cannibal compulsif de "Parimatch" : il n'y pouvait rien, il avait de l'appétit ; même son "dérangement" pouvait pousser jusqu'à la boulimie... ("La faim en état de synthèse", Stéphanie Oudin). Et puis quoi ? Pas de réaction obscurantiste contre Le cannibalisme : le cannibalisme, c'est tout à fait normal en temps de crise. La répulsion antianthropophagique est typique d'une société qui n'a pas faim. Les chrétiens n'ont éradiqué les Aztèques que parce que leurs dieux étaient particulièrement voraces... on pourrait même ajouter que la vision chrétienne de l'amour est assez cannibale. Outre la théophagie christique que contient (en l'assimilant) la sainte Communion : - On n'a rien donné tant qu'on n'a pas tout donné - Je t'aime, donc je te dévore, c'est mon droit ; - on ne peut aimer sans se consumer, pour l'éternité, dans l'enfer de consomption de combustion sans interruption. L'amour et l'enfer sont-ils compatibles ? Oui. Car quand on aime, on se consume. sur ce, je vous laisse, je vais déjeuner et génocider en enfer, car j'ai découvert le feu... Cannibalement vôtre Un anonyme aux dents serrées

Le Braille et l'espionnage

Nous sommes très émus à l'idée que les Américains nous espionnent. Nous avons vite oublié qu'Internet a été inventé par l'armée américaine et appartient certainement, même rétrocédé, à son inventeur. Ca pourrait presque être comme le Braille: celui qui a véritablement eu l'idée du Braille est le colonel Charles Barbier, avec son procédé baptisé "écriture nocturne". Pourquoi ne l'a-t-il pas fait partager à son corps d'origine? C'est qu'il était grognard et que le régime dont il était l'officier en retraite était la Restauration. Or Valentin Haüy n'avait pas l'infidélité de tous les maréchaux d'Empire, ce n'était pas un officier félon.

Cosmopolitisme ou xénophilie?

Je crains que l'inflation laïciste n'aboutisse à terme à un antagonisme entre les islamistes et les laïcs, avec le Front National pour arbitre. Je fais une différence entre les "cosmopolites" et les xénophiles, même si ma formulation ne cadre pas tout à fait avec l'explication qui va suivre: les "cosmopolites" sont ceux qui aiment les étrangers en leur qualité d'"autres moi-mêmes" exotiques et un peu étranges, mais qui leur dénient les droits que leur confère l'altérité. D'où l'opposition qui conduit à tourner la laïcité contre les musulmans. A l'inverse, les "xénophiles" aiment les étrangers en tant qu'autres, ils ne leur demandent pas de s'assimiler, de devenir comestibles et consommables, j'espère être de ceux-là.